Matthew E. White, songwriter originaire
de Richmond, Virginie, nous avait estomaqué avec son premier album
« Big Inner » il y a deux ans. Sa nouvelle livrée,
« Fresh Blood », continue sur cette lancée, et ce nouvel
album se révèle encore plus riche, copieux et maîtrisé de bout en
bout. A tel point que plusieurs écoutes sont nécessaires pour en
faire le tour. Songwriter doué, Matthew aurait pu se contenter d'une
carrière folk/rock, gratouillant sa guitare acoustique en digne
héritier de JJ Cale (« Circle around the sun »,
« Feeling good is good enough »), ce qui aurait déjà
été formidable. C'était mal connaître le personnage et son énorme
appétance musicale, notammant pour tout ce qui concerne les musiques
dites « terriennes ». Arrangeur formidable, Matthew E.
White, enlumine ses compositions de somptueuses lignes de cuivres et
de cordes tissant des ponts vers le jazz ou la soul music (« Rock
n'roll is cold », « Fruit trees ») bien aidé en sa
tâche par un house band qui groove du tonnerre. Et puis il y a sa
voix, un timbre chaleureux qui a une manière bien particulière de
s'intégrer dans ce contexte fortement inflencé par la « Great
black american music ». Situé au confluent de plusieurs
cultures musicales, ayant toujours les années 1960/1970 en ligne de
mire, Matthew E. White, réussit cet exploit rare : s'inscrire
naturellement dans la droite lignée d'un patrimoine musical précis
sans pour autant verser dans la triste copie. Plutôt que de
rechercher à recréer certains sons biens particuliers, White
préfère s'inspirer de la façon dont on faisait de la musique il y
quarante ans. Il va sans dire, le résultat est excellent.
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