(c) Shawn Brackbill |
C'est dans la petite salle du New
Morning que l'on a retrouvé Matthew E. White dans un cadre
particulier pour lui puisqu'il s'agit de présenter les chansons de
son nouvel album (le superbe Fresh Blood) le jour même de sa sortie
et en solo intégral. La prestation revêt ainsi un caractère
exclusif, puisque ainsi que l'affirme Matthew c'est la première fois
qu'il joue du piano sur scène. Et c'est une autre surprise puisqu'on
a plutôt l'habitude de voir le songwriter de Richmond (Virginie) se
produire à la guitare folk. C'est aussi l'occasion de découvrir ces
nouvelles compositions dans leurs versions originelles puisque de son
propre aveu, Matthew écrit principalement au piano. On a
l'impression par là-même de partager un moment privilégié et
d'assister à la naissance d'une œuvre. Après une grosse demi-heure
derrière le clavier, le musicien opte pour la guitare électrique
(son clair) et, toujours en solo, présente une version électrifiée
de quelques anciennes chansons (« Big Love », « Will
you love me »). On pense alors à Jeff Buckley ou Elliott Smith
qui avaient l'habitude de cette configuration folk électrique. Le
résultat est étonnant et les notes de guitares résonnent avec
force et insistance. A noter également une reprise de « Sail
Away » (Randy Newman) qui va comme un gant à cet artiste qui
se situe plutôt dans la lignée de songwriters (Neil Young version
folk, James Taylor, J.J Cale) que des jeunes groupes de rock tenant
d'un revival rock 70s. Malgré la méconnaissance de ces nouveaux
titres par le public, ce dernier lui réserve une chaude ovation.
Difficile il est vrai de résister au charme de sa voix douce et à
son répertoire très solide malgré l'absence des arragements de
vents et de cordes, prépondérants sur disque. Après deux albums
seulement, Matthew E. White s'impose comme un artiste à suivre de
près, impressionnant de maturité.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire