Asaf Avidan a beaucoup à se faire
pardonner. Parce que lui, on l'a vraiment aimé quand, à l'époque
de son groupe les Mojos, il pratiquait un rock garage furieux teinté
de blues (mais aussi de folk) en se posant en réincarnation paradoxale de Janis Joplin.
Ah ça oui Asaf on l'a beaucoup aimé et on garde encore un souvenir
ému du concert au divan du monde. Mais voilà, ça c'était avant ;
avant le « changement de pulsation » (plutôt mollassonne
la pulsation) et le repositionnement commercial. Sur ce nouveau
disque Asaf pleure son amour qui se meurt et, si on est désolé pour
lui, il faut admettre que musicalement, cela lui sied beaucoup mieux
ainsi. Le disque souffre un manque de peps manifeste et parfois
Avidan retombe dans ses travers habituels, une emphase un peu factice
par exemple, mais globalement l'inspiration est plutôt revenue. La
chose demarre plutôt bien avec « Over my head »,
acoustique et teinté de blues comme à la grande époque. Si la
musique s'est globalement assagie, « The Jail that sets you
free » brûle malgré tout d'une étincelle rock n'roll, un peu
moins forte toutefois qu'à la grande époque et « Bang bang »
le voit renouer avec le blues. Les sommets d'émotions sont atteints
sur « Gold Shadow » et, surtout, « My days are long
and dark these days » : acoustique intimiste, chant
emprunt de sentiments (car son talent vocal n'est jamais parti)
arrangements tendant vers le baroque : le fantôme des Doors
reprenant Brecht n'est pas très loin (« These words you
wanna hear » ; « A part of this »). En évitant
de s'inscrire dans un cadre musical bien précis, Avidan accouche
d'un album varié susceptible de plaire à (presque) tout le monde.
Et c'est déjà nettement mieux que son album précédent.
jeudi 12 février 2015
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