Il vieillit plutôt bien Bernard
Lavilliers. Le temps a, peu à peu, gommé ses traits caricaturaux
(sa propension à jouer les gros durs et le guide du routard monté
sur pattes) pour faire place à un chanteur chaleureux transformant
sa perfomance du soir en moment convivial. Lavilliers gère la scène
comme un vieux pro, contant autant qu'il chante ses histoires et
autres souvenirs de voyages entre chaque morceau. Entouré par un
groupe de multi-instrumentistes rdoutables (notamment un orgue
hammond B3 avec double leslie ; petite pensée émue pour les
roadies en charge de transbahuter l'engin) Bernard revisite son
répertoire marqué notamment par le reggae (beaucoup), le rock (un
peu) et la salsa, l'occasion d'effectuer quelques jolis pas de danse
car c'est, aussi, un showman averti avec ses « pompes rouges de
maquereau Portoricain » (c'est lui qui l'affirme). Le
répertoire du soir est très marqué par les années 1970 avec
notamment « La grande marée » et « Les aventures
extraordinaires d'un billet de banque » issues de son troisième
album « Le Stéphanois » (1975). Le climax émotionnel
est atteint avec « On the road again », en solo à la
guitare sèche, dédié à ses « potes de Charlie Hebdo »,
les premiers à l'avoir soutenu. Hélas la formation réduite (quatre
musiciens) oblige le clavier à prendre en charge les basses lorsque
le bassiste et le guitariste se transforment en section de cuivres.
La musique devient alors jazzy au détriment de l'assise rythmique,
c'est dommage. Un excellent concert en forme de carnet de voyages.
http://bernardlavilliers.com/
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