Twin Arrows |
Ah, c'est sur il faut aimer le rock
n'roll estime-t-on, enfilant gants, bonnet et écharpe avant d'aller
affronter les températures négatives, là où (presque) tout nous
pousserait a rester bien au chaud, sous la couette devant la télé.
Ah, c'est sur, il faut aimer le rock n'roll ! S'interrogeant
soudainement sur la nature profonde de notre motivation. Un concert
c'est une décharge d'adrénaline, de l'excitation, en résumé, tout
ce que ta télévision ne pourra jamais (enfin presque) t'offrir.
Alors c'est sur, il faut l'aimer le rock n'roll, surtout quand on a
la chance d'avoir une aussi belle affiche que ce soir et qu'importe
si il faut en passer par des rafales de vent glaciales...
A peine rentré dans le nouveau casino
qu'un bruit assourdissant et saturé nous étreint. On est surpris de
constater que les responsables ne sont que deux sur scène : un
orgue hammond et une batterie. Les Eyes Shaker, puisque c'est d'eux
dont il s'agit, auraient pû faire partie de cette génération qui,
dans les années 1990, avaient décidé de réinventer le rock n'roll
en se passant de six cordes (Morphine, Ben Folds Five etc...),
pourtant c'est plutôt aux années 1960, aux groupes garage et psyché
que l'on pense. Les deux musiciens sont à fond et une batterie en
survoltage permanent le conteste au groove chaud de l'orgue hammond.
Intéressant comme contraste. Eyes Shaker, où comment rester fidèle
à l'esthétique des années 1960 tout en étant totalement original,
sans tomber dans l'écueil de la copie. Le set, assez court, se
termine avec une reprise de « Ace of spades » (Motörhead)
et il en faut assez peu pour se persuader que Lemmy serait content...
Vient ensuite The Jaja and the Poupou's
(une métaphore cycliste entre Jalabert et Poulidor ?), une troupe de
théâtre proposant un intermède comique. Faute d'instruments
(confondus avec les affaires d'aquagym!) le groupe mime son concert
en audio description... On ne sait pas trop quoi en penser si ce
n'est que tout ceci semble un peu hors sujet...
Enfin en tête d'affiche on retrouve
les Twin Arrows. Le groupe que l'on avait quitté il y a quelques
années se débattant dans les méandres de l'autoproduction est
actuellement en pleine bourre. Distribué par l'excellente structure
Modulor, le quintet remplit le nouveau casino (plein comme un œuf)
quelques jours avant la sortie de leur deuxième effort (et pour
l'avoir écouté on peut d'ores et déjà affirmer qu'il s'agît
d'une petite bombe) ! Sur scène le groupe est totalement
déchaîné et a franchi, sur le plan musical, une étape
significative. En pleine possession de leurs moyens, les Twins Arrows
soufflent le chaud et le froid, alternant passages épiques à base
de guitares énormes et intermèdes psychés, limite angoissants,
dominés par des nappes de claviers. L'orage gronde avant la grande
explosions des décibels. Entre rock n'roll, blues et psychédélisme
le groupe s'en donne à cœur joie, le quintet est en transe !
Sexy comme tout dans son perfecto noir, l'incroyable chanteuse
Eléonore Michelin domine l'ensemble de sa voix chaude et grave telle
une prédicatrice possédée. Les influences sont parfaitement
digérées, le résultat est frais, original et excitant. Pas de
doute, ils sont arrivés à maturité. Rendez-vous le 23 février
pour la sortie du disque...
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