Ca marche fort pour les
Dukes, quatuor devenu duo, le groupe est au taquet dans la foulée de
son excellent deuxième album « Smoke against the beat »...
On avait parlé la dernière fois de l'enregistrement de l'album « Victory »
en Suède dans des conditions apocalyptiques. Comment ça s'est passé
ce coup-ci à Los Angeles ?
Shanka (voix/guitares)
: C'est un faisceau d'événements. On a fait le premier par moins
trente sous la neige, on va faire le deuxième sous le soleil par
plus trente (rires) ! Forcément quand tu fais le casting des
lieux, Los Angeles vient naturellement à l'esprit. Après c'est tout
simplement des rencontres...
Greg (batterie) :
J'ai rencontré Jamie Candiloro, le gars avec qui on a travaillé
là-bas environ un an avant. Tu sais, moi je me partage entre les
Etats-Unis et la France, il y avait le côté pragmatique. Et puis
c'est fun de faire un disque de rock aux Etats-Unis. Ca s'est imposé
naturellement...
Shanka : A Toulon,
par exemple, c'est beaucoup plus compliqué (rires) !
Et au niveau du son, ça
vous a aidé à viser plus gros ?
Shanka :
L'intention n'était pas d'avoir un plus gros son mais quelque chose
avec plus d'air et plus seventies. On était plus dans la finesse,
presque classic rock, dans l'idée d'avoir un album qui vieillisse
bien. Pas académique, mais plus classique même si dans la forme on
a réussi a trouver des originalités. Et puis ça découle aussi du
choix du studio et de travailler avec Jamie.
Il y a eu beaucoup de
temps, presque deux ans, entre l'enregistrement et la sortie...
Greg : Tout à
fait ! Je vais reprendre ma métaphore habituelle avec le fait
d'être père. Faire un enfant ça va vite et c'est agréable. Après
l'élever jusqu'à son bac, c'est une autre histoire.
Shanka : Le titre
de l'album résume bien le truc. Smoking against the beat, c'est une
phrase de Bogart qui signifie aller à contre courant. Ce qu'on fait
là, c'est extrême. On y arrive mais c'est beaucoup de travail et ça
prends du temps tout simplement. Et puis la musique c'est un milieu
où les choses ne se font pas du jour au lendemain. Il faut du temps
pour convaincre les gens, trouver les bons partenaires. On a monté
tout le show live. Et j'ai pris en charge tout le côté artistique,
illustration de l'album, ça m'a pris du temps pour apprendre et
trouver la voie. Pour le coup, j'étais totalement vierge de ce côté
là. Je me suis laissé le temps.
Il y a un gros
changement de line up avant vous étiez quatre maintenant vous êtes
un duo. Qu'est-ce que ça a changé, à part le fait qu'il y a moins
de matos à porter ?
Shanka : C'est la
crise (rires) ! Ecoute il y a plutôt plus de matos en fait !
C'est notre concept, on est deux mais on doit sonner comme douze
(rires) ! (Il devient sérieux) Ca change les énergies sur
scène...
Et la dynamique entre
vous deux ?
Shanka : Quand tu
analyses le phénomène, on tombe presque dans la physique quantique.
La manière dont l'énergie rebondit sur scène entre les membres
d'une formation musicale. C'est vraiment particulier à chaque
projet. Il y a des énergies qui se détruisent entre elle. Ça
arrive, moi j'ai joué dans un projet comme ça où les énergies
étaient très destructrices. Là, on n'est que deux, c'est presque
comme un match de tennis, ton partenaire te renvoie la balle en
permanence. Quand on plus nombreux tu renvoies la balle à l'un qui la
renvoie à son tour à l'autre. Ça peut paraître un peu ésotérique,
ce genre de comparaison. On est dans des musiques qui ne sont pas
uniquement cérébrales, c'est pas du shoegaze, on est ensemble, on
se regarde, on se pousse les uns les autres. En binôme c'est assez
intéressant tu te retournes toujours vers le même gars qui te
renvoie toujours la balle. Pour le coup c'est vraiment positif, on se
connaît depuis longtemps, on le savait déjà. C'était déjà comme
ça quand on jouait ensemble dans No one is innocent.
Greg : Les choses
se sont passées comme ça. On pensait déjà à un set up en duo
pour pouvoir jouer aux Etats-Unis, bien avant l'enregistrement.
Quoiqu'il arrive Shanka et moi on toujours été les piliers de ce
projet, ceux qui le faisait avancer. A partir du moment où certains
ne pouvaient pas mettre le même degré d'implication que nous dans
le groupe, ça n'est pas un problème, mais il nous fallait une
version où nous on pouvait continuer d'avancer. Et ensuite la vie
fait que...
Shanka : Ça c'est
fait naturellement.
Greg : J'avais
peut-être un petit fantasme caché au fond de mon cerveau, parce que
j'en avais toujours rêvé. J'en reviens à l'idée du ping-pong.
Trouver un musicien avec qui on peut échanger comme ça tout le
temps. A un degré cérébral, technique ou amical. Quand tu sens
une complicité, une loyauté. Avec Shanka c'est très pratique,
c'est en toute confiance.
Shanka : Il n'y a
pas de retenue.
Greg : Ca fait
tellement longtemps qu'on se connaît...
Shanka : C'est
naturel.
Greg : On n'est
presque pas peur d'être à poil l'un devant l'autre (rires).
Shanka : Et
doucement là (rires) !
Greg (gêné) :
Oui enfin on s'entends (rires) !
A l'écoute du disque
j'ai l'impression que vous avez élargi l'horizon musical, il y a
plus de blues (« Gold digger »), plus de pop (« Alive »),
plus de punk (« Grey people »). Je sais que les
influences on toujours été là, mais dans « Victory »
ça ne s'entendait pas forcément...
Shanka : Tout à
fait. « Victory », notre premier disque, c'est fait un
peu bizarrement dans le sens où c'était une compilation de plein de
choses. Après le premier album et les deux premières tournées, on
s'est posé plusieurs questions : Quel est notre projet ?
Quelle est sa couleur, son caractère ? Qu'est-ce qui marche
bien ? Quand tu crées un groupe, c'est comme une espèce de
personne morale à part entière. Tu ne peux pas faire n'importe quoi
avec n'importe quel groupe. Il y a tellement de paramètres. Moi-même
en tant que frontman je me suis posé plusieurs questions : Dans
quel domaine je suis le plus à l'aise ? Où ai-je envie
d'aller ? Il y a d'abord eu un parti pris volontaire qui s'est
dégagé naturellement. Ce disque là j'ai voulu l'ancrer dans une
vérité rock n'roll des années 70. D'où les références au Gun
Club, aux Stooges. Pour trouver un noyau irréductible d'énergie
rock qui ne ment pas, qui n'a pas peur d'aller dans l'efficacité et
la simplicité. Et d'autre part il y a mon côté blues/country que
j'ai dans les veines depuis que j'ai commencé la musique.
Greg : Attention
c'est des sujets... On est fans !
Shanka : J'ai
construit autour de ça. C'est une recherche presque au stade
philosophique. Quand tu commences à analyser les musiques
folkloriques populaires, tu touches à quelque chose de terrien,
ancré dans l'imaginaire populaire, qui parle à tout le monde. Cette
recherche d'absolu. Pouvoir toucher n'importe qui, de n'importe
quelle culture parce que tu utilises cette racine commune. Je trouve
ça fascinant. Et puis il y a le côté punk, dans l'esprit et la
manière de faire. Dans l'attitude et dans la musique. C'est un truc
qui nous parle depuis toujours. Le côté pop vient d'une démarche
qui est foncièrement tournée vers le public. Evidemment on cherche
aussi à se faire plaisir. Si tu ne prends pas de plaisir, tu ne peux
pas en donner. La science de la chanson. Nous on est la génération
X, on a grandi avec le power pop, avec Nirvana. Ces gens nous ont
influencé à mort. Et leur idée c'était de faire des chansons avec
une exigence d'honnêteté artistique absolue dans le texte et dans
la musique. Et en même temps avec une forme très punk, gros son,
production épique. On ne fait pas de la musique de chambre.
Greg : Tourner
avec les Subways c'était aussi très instructif, très intéressant.
Ça nous a donné une idée sur le punk, la chanson, les formats
courts. On est loin d'avoir fait du pompage mais quand tu tournes
pendant quatre semaines avec un groupe comme eux, ça donne à
réfléchir.
Shanka : Il y a
des leçons à tirer...
Et le visuel a été
beaucoup travaillé, plus que sur le premier disque. Le personnage de
Smoky...
Shanka : Tout le
visuel c'est moi. Mais si tu veux c'est une boîte de Pandore. Je ne
pensais pas que cela irait aussi loin. Je suis un grand fan de Daniel
Johnston. J'ai vu ses œuvres en vrai pour la première fois il y a
deux ans, au Lieu Unique à Nantes. J'ai eu une petite révélation.
C'est vraiment chouette de pouvoir s'exprimer comme ça. Je n'ai pas
fait d'école d'art ni rien du tout, mais il n'y a pas de complexe à
avoir. Il y a toujours ce côté un peu corporatiste à la française,
si ça n'est pas ton métier, n'y va pas. Mais je n'avais pas envie
de laisser ça aux professionnels. D'avoir vu l'expo, ça m'a donné
l'envie. Je vais y aller, je vais oser. Je vais exprimer ce que j'ai
à dire. Ça ne sera peut-être pas bien mais ça sera sincère. De
fil en aiguille, j'ai commencé à griffonner de plein de manières
différentes : crayons, plume et encre, marqueur. Et pour le
coup au marqueur, j'ai commencé à faire le dessin animé de « Grey
People » où est né, un peu de nulle part, le personnage de
Smoky. On a trouvé ça super fort. C'est là où j'ai demandé à
Paul (Toupet, l'artiste, nda) de nous faire des masques pour la scène
avec son interprétation du personnage. De la même manière, il y a
une quinzaine de dessinateurs de BD qui font également leur
interprétation personnelle du personnage. C'est super chouette de
voir la vision d'artiste d'un personnage que tu as créé. On a
vraiment fait un beau digipack avec un beau livret, on s'est fait
chier avec le format... Chaque texte est illustré de manière
indépendante, pour exprimer plus tout en laissant la porte ouverte a
l'interprétation de chacun. Le but n'est pas de donner toutes les
clefs mais de pousser plus loin l'expression artistique autour de la
chanson.
Tout ce travail va se
ressentir au niveau du live ?
Shanka : Tout à
fait. On va essayer de faire vivre notre set up avec de la vidéo
sans tomber dans la présentation powerpoint. Tu mets des écrans, tu
projettes dessus, je trouve ça un peu figé. Ça ne fait pas vraiment
rêver. Toute la création vidéo pour le live, un dessin animé que
j'ai fait aux marqueurs, on le projette sur le matériel. Tout les
instruments sont peints en blanc, on a mis de la toile par endroits.
Et on en joue. La grosse caisse est ronde, j'ai fait un œil qui
s'ouvre dedans par exemple. Des choses comme ça. C'est très
ludique, très marrant à faire. Et puis c'est pratique.
Greg : On est un
petit groupe, on ne peut pas prendre quatre heures pour faire nos
balances et accrocher les supports etc... Tu débarques dans un
festival ou tu fais une première partie, tu ne peux pas te permettre
de dire je veux ça et ça. On voulait quelque chose d'ergonomique et
de très simple à installer avec un rendu original. Les écrans
géants c'est un peu décevant, triste quelque part.
Ca donne un côté
calculé, à ce moment là il se passe ça etc...
Shanka : Ça n'est
pas très surprenant et ça n'apporte pas grand chose à l'univers.
En plus souvent c'est une création d'une personne extérieure au
groupe et ça ne vient pas des créateurs au départ. Là, je l'ai
fait moi-même. Techniquement ça n'est peut-être pas parfait. Mais
chaque vidéo qui est lancée est en phase avec la musique. Ça ne
peut pas être plus personnel. En plus j'ai mes limites en tant que
dessinateur, donc on va à l'essentiel.
Greg : Cela donne
de jolies métaphores. Des textes imagés. C'est une déclinaison, un
fil rouge qui est parti de « Grey People ». Tout se
tient. C'est les mêmes éléments.
« Grey People »,
c'est le titre qui a tout déclenché dans ce projet ?
Shanka : Pas
vraiment. Dans l'absolu il est presque secondaire. Dans mon idée, ça
n'était pas le bijou de l'album. Après il s'avère que j'ai fait le
clip là dessus. C'est venu comme ça.
Il y a aussi un
changement de dimension au niveau du label. Vous êtes maintenant
signés chez Caroline, une major...
Greg : J'ai un
contrat d'artiste avec Universal, sur un autre label, ça nous a
ouvert des portes. On s'est retrouvé là par hasard. Se retrouver
sur Caroline, pour nous c'était surréaliste. On aurait jamais signé
ailleurs. Caroline sait travailler un disque comme le notre. C'est
une simple question de culture. Au départ Caroline a été créé par
Richard Branson pour les groupes qui ont du potentiel sans être
nécessairement mainstream. Quand tu vois les opportunités qui sont
offertes aux artistes français... C'est ça la clé de tout. Le
label vient d'ouvrir une antenne en France, ça fait un réseau qui
permet aux artistes français de remonter à l'international.
Shanka : Sur le
premier on avait travaillé avec plein de boites différentes. C'est
très compliqué de gérer plusieurs interlocuteurs qui ne se parlent
pas entre eux. On a un canal, un interlocuteur. Ne serait-ce que pour
aller chercher tes royalties, c'est plus simple et plus sécurisé
pour nous.
Greg : On avait
plusieurs propositions. Certaines avaient des réseaux de
distributions en major. Mais quand tu vois le roster de Caroline :
Blondie, Korn, 50cent, St Vincent etc... Juste pour citer quatre
noms. Etre le premier groupe français signé sur ce label, ça peut
valoir le coup quand même !
Shanka : C'est un
super outil de travail. Et comme on s'occupe de tout, on ne va pas
cracher dessus. On est malgré tout très indépendants. On choisit
avec qui on travaille. Ça nous laisse de la marge de manœuvre. De
toute façon on est allé trop loin dans l'indépendance. C'est
devenu pratiquement impossible de nous imposer quoi que ce soit.
Greg : On sait
avec qui on veut bosser et avec qui on n'a pas envie de travailler.
Et cela ne pose jamais de problème. C'est ce qui fait la force de ce
label. C'est au choix. La liberté ça n'a pas de prix. Je m'en rends
compte dans la vie de tous les jours. Si on se plante ça sera de
notre faute. On élimine plein de parasites quand tu sais comment tu
veux travailler ton projet et quelle vision tu as pour le groupe. Et
quand les gens en face sont prêts à te donner les moyens pour
travailler comme tu l'entends.
Shanka : Si on
regarde les choses d'un point de vue strictement industriel, les
seuls disques qui vont rester en bacs, c'est ceux des majors.
Greg : C'est les
seuls qui vont survivre. C'est la crise du disque. La FNAC ne
centralise plus. Quand tu es en indé ça devient plus en plus
compliqué pour placer tes disques. Maintenant les labels indés
doivent négocier magasin par magasin la présence du disque de
certains artistes dans les bacs. T'imagines le boulot ? C'est
devenu un enfer. Et un dernier détail amusant, Caroline c'est une
entité à part chez Universal, les bureaux sont dans un quartier
différent. Caroline c'est l'indé de la major et nous on est l'indé
chez Caroline. On s'y retrouve finalement.
Et pour les tournées ?
Shanka : On a
trouvé une équipe en or pour s'en occuper : POP, pour oublier
productions. Pour nous c'est super, jusqu'ici on avait fait que deux
concerts en France.
Greg : C'est eux
qui avaient pris Shaka Ponk quand ils jouaient pour 17 personnes. Ils
savent faire du développement. Les programmateurs répondent
positivement au disque c'est génial. Mais je pense qu'ils sont
rassurés de savoir que le groupe est signé sur un label qui tient
la route et qu'il y a un minimum de travail qui va être fait. Ça
aide d'être signé sur un « beau » label. Ça crédibilise
auprès des promoteurs locaux. De toute façon, si le disque ne
plaisait pas, on aurait aucune date. Après toute la mécanique se
met en route, ça entraîne les radios et ainsi de suite... Le label a
une belle visibilité.
Shanka : Etre
signé sur le même label que Korn, Blondie et 50 cents, c'est
rassurant. Au moins le label va passer l'année ! (rires)
Greg : Et en plus
tu te dis « WOW » ! (rires)
Shanka, sur « Don't
die a copy » tu chantes « to find yourself you've got to
loose yourself » cela m'a questionné...
Shanka : Pour
arriver à se trouver et à se réaliser en tant qu'être humain il
savoir se perdre un peu d'une certaine manière. Faire des
expériences qui sortent des rails. Faire des sorties de route pour
trouver la sienne. Loose, avec deux « o », c'est parce
qu'il faut se détendre. Il faut arriver à prendre du recul. Arrêter
de tout prendre comme si ta vie en dépendait. Le recul dans la vie
c'est un des meilleurs médicaments anti dépresseur qui soit.
Greg : C'est vrai
mais c'est dur.
Shanka : Ca
rejoint l'humour. Je suis persuadé qu'il y a de l'humour dans la
musique. C'est un trait de génie. Pourquoi Nirvana est si génial ?
Parce qu'il y a une grande ironie de la part de Kurt Cobain dans la
manière dont il présente son groupe. Je trouve que ça projette le
groupe dans le génie. Quand il fait des émissions de télé en
faisant semblant de jouer. C'est un des premiers mecs qui a osé le
faire, qui a eu le courage. Ce qu'on fait ce n'est que de la musique,
on ne fait pas de la recherche fondamentale, créer des vaccins ou
creuser des puits en Afrique. Ça reste de l'entertainement, quelque
chose d'assez léger finalement. Même si potentiellement les
émotions provoquées par l'écoute peuvent être intenses. C'est
important de dédramatiser la chose.
Shanka tu as déménagé
à Bruxelles il n'y a pas si longtemps...
Shanka : Ça
s'inscrit dans ma démarche d'aller voir le monde. Les voyages
forment la jeunesse. Moi j'étais déjà un peu inséré dans le
milieu belge grâce à quelques amis et collaborateurs. Je joue avec
des Belges, je découvre l'arrière pays. C'est intéressant, les
Belges ont une manière d'être à mi-chemin des pays voisins. Ils
peuvent être très durs dans le business comme les Anglais et
accueillant comme des Allemands ou des gens du Nord, généreux. Ils
ont de l'humour aussi, c'est vraiment un pays au croisement de plein
de cultures. Il y a énormément de bons groupes et de bons
musiciens. Et puis Bruxelles est magnifique. Je viens de Nancy,
j'adore l'art nouveau, et pour ça Bruxelles c'est génial. Tu sors
dans la rue et tu as douze façades art nouveau d'affilée.
Propos recueillis le 13
mai 2014.
En concert le 19 mars à
la Gaîté Lyrique
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