dimanche 22 février 2015

Roddy Frame + Roo Panes, Le Point Ephémère, 21/02/2015.

(c) Steve Gullick


Alors que les lumières s'éteignent une à une, plongeant le Point Ephémère dans une semi obscurité, c'est un Roddy Frame fringuant comme au premier jour qui déboule sur scène, au débotté, le sourire (qui ne le quittera pas de la soirée) jusqu'aux lèvres. Derrière nous, des spectateurs s'extasient sur la ligne de Roddy, s'exclamant : « Mais, qu'est-ce qu'il est mince ! ». On l'a découvert extrêmement mature alors qu'il était encore adolescent et on le retrouve aujourd'hui en fringuant jeune homme de 51 ans. Inusable Roddy ! En solo intégral, avec seulement quelques guitares et harmonicas pour accompagnement, l'ex-leader des mythiques Aztec Camera, attaque le concert comme s'il s'agissait d'un gig entre amis, un samedi soir, sur la scène d'un pub de son Ecosse natale, abreuvant le public de bons mots et de blagues entre deux titres (« J'adore quand ma guitare fonctionne, ça me rends très heureux »). Assez dynamique, bougeant beaucoup sur la scène, Roddy attaque les cordes de sa guitares avec une puissance phénomènale, compensant par la seule force de son poignet le manque de décibels grâce à la souplesse de sa main droite, générant un joli petit swing. Roddy retrouve par moment la posture d'un guitarise de rockabilly, jambes écartées et genoux flêchis. Afin de rompre la monotonie d'un concert solo, Frame trouve dans les gammes hispanisantes une inspiration nouvelle et enquille tranquillement le refrain de « People Get Ready » (Curtis Mayfield) saupoudrant le tout d'influences venues du blues et de la soul. L'excellent chanteur, au timbre digne d'un crooner, se double ainsi d'un guitariste virtuose. L'utilisation d'une guitare à douze cordes donne une toute ampleur au son le temps d'une magnifique séquence nostalgique « Oblivious » (le public chante en cœur) / « We could send letters » issues du premier album d'Aztec Camera (« High land, hard rain », 1983). L'ovation finale fût longue pour le survivant des eighties qui clôturera le set avec un nouveau titre totalement inédit et pas encore terminé s'exclamant « Je n'arrive pas à y croire, c'est complètement fou ! ». Le public le lui rendra bien. Un concert rafraîchissant.

Découvert en première partie, le jeune Roo Panes se produira également en solo intégral à la guitare douze cordes dans une approche totalement opposée, plus sombre et mélancolique bien servie par une magnifique voix. Une belle découverte.


Aucun commentaire: