vendredi 13 février 2015

Marilyn Manson : « The Pale Emperor »




Alors que Marilyn Manson sort son douzième album (en comptant les enregistrements live), en 21 années de carrière, on pourrait légitimement se demander à quoi bon continuer. Suivi par un public fidèle, mais vieillissant, M. Manson apparaît moins triomphant qu'à l'époque de sa splendeur. Et cet état de fait dure depuis quelques années déjà. On peut accorder au moins un mérite à Marilyn Manson, celui de la constance, qui le pousse à sortir des albums qui, d'un point de vue musical, se tiennent toujours plus où moins (on reste sur un « Born Villain » d'excellente facture sorti en 2012). Lui, au moins, n'a pas cédé aux albums prétextes à des tournées mondiales destinées à renflouer les caisses. Bien loin de tourner en rond, Manson décide, sur ce nouveau disque, de changer quelque peu ses méthodes de travail. Il en résulte un disque plus simple, plus direct que par le passé, enregistré en grande partie en live avec pour simple accompagnement des guitares et une section rythmique (basse/batterie). Un album plus rock n'roll que métal, prenant une surprenante orientation blues (le « Killing Strangers » d'ouverture, « Slave only dreams to be king »). Cet accompagnement musical dépouillé permet de mettre en valeur la voix si particulière de Manson, et on ne dira jamais à quel point ce type est un grand chanteur, qui a rarement aussi bien vocalisé que sur ce disque. Mais un album de Marilyn ne serait pas tout à fait un disque de Manson sans une note sinistre (« Deep six », "Birds of hell awaiting") ni une dose de grandiloquence gothique (« Warship my wreck » qui sonne comme le Manson d'avant, soit le parfait contrepoint de sa nouvelle démarche). Manson a toutefois mis de l'eau dans son vin et l'ensemble sonne moins radical et jusqu'au boutiste qu' « Antichrist Superstar » (1996). Non, Marilyn Manson n'est pas fini et il a encore des choses à dire après toutes ces années.
http://www.marilynmanson.com/

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