Alors que Marilyn Manson sort son
douzième album (en comptant les enregistrements live), en 21 années
de carrière, on pourrait légitimement se demander à quoi bon
continuer. Suivi par un public fidèle, mais vieillissant, M. Manson
apparaît moins triomphant qu'à l'époque de sa splendeur. Et cet
état de fait dure depuis quelques années déjà. On peut accorder
au moins un mérite à Marilyn Manson, celui de la constance, qui le
pousse à sortir des albums qui, d'un point de vue musical, se
tiennent toujours plus où moins (on reste sur un « Born Villain » d'excellente facture sorti en 2012). Lui, au moins,
n'a pas cédé aux albums prétextes à des tournées mondiales
destinées à renflouer les caisses. Bien loin de tourner en rond,
Manson décide, sur ce nouveau disque, de changer quelque peu ses
méthodes de travail. Il en résulte un disque plus simple, plus
direct que par le passé, enregistré en grande partie en live avec
pour simple accompagnement des guitares et une section rythmique
(basse/batterie). Un album plus rock n'roll que métal, prenant une
surprenante orientation blues (le « Killing Strangers »
d'ouverture, « Slave only dreams to be king »). Cet
accompagnement musical dépouillé permet de mettre en valeur la voix
si particulière de Manson, et on ne dira jamais à quel point ce
type est un grand chanteur, qui a rarement aussi bien vocalisé que
sur ce disque. Mais un album de Marilyn ne serait pas tout à fait un
disque de Manson sans une note sinistre (« Deep six », "Birds of hell awaiting") ni
une dose de grandiloquence gothique (« Warship my wreck »
qui sonne comme le Manson d'avant, soit le parfait contrepoint de sa
nouvelle démarche). Manson a toutefois mis de l'eau dans son vin et
l'ensemble sonne moins radical et jusqu'au boutiste qu' « Antichrist
Superstar » (1996). Non, Marilyn Manson n'est pas fini et il a
encore des choses à dire après toutes ces années.
http://www.marilynmanson.com/
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