Kanazoé Orkestra
est avant tout le projet d'un musicien, Seydou Diabaté. Balaphoniste
surdoué, ce dernier arrive en France en 2010 en provenance du
Burkina Faso. Installé dans la région Toulousaine, Diabaté
s'entoure de musiciens venus d'horizons divers. Un métissage
remarquable caractérise la musique entre tradition mandingue et
improvisations jazz où se mêlent instruments vernaculaires (n'goni)
et cuivres que l'on jurerait échappés d'une formation free
(« Why ? »). La musique voyage ainsi librement de
continent en continent piochant dans chaque tradition au fil de
l'inspiration trouvant un terrain d'entente propice au dialogue entre
les cultures. Comme souvent en matière de musique africaine, le
disque est placé sous le sceau du rythme. L'affaire est en effet
menée sur un tempo extatique, proche de la transe (cf. « Faden
Yélé ») et tire profit de la multitude d'intervenants
rythmiques (signalons la participation de Stéphane Perruchet,
percussionniste spécialisé dans les rythmes d'Afrique de l'Ouest et
de Cuba). On reste coi devant la virtuosité de Seydou Diabaté ("Nanifa") au
balafon (une sorte de pendant africain du xylophone) et ses descentes
casse-cou ultra-rapides et d'une précision sans appel. Son dialogue
musical riche et incessant avec les percussions et la batterie (cf.
« Dianfa ») constitue le point d'orgue d'un album en
forme de voyage musical. Dépaysant.
En concert le 27/11
(17h) à Paris (Café de la danse)
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