Le Dohyo désigne le
cercle au sein duquel se retrouvent deux sumos avant d'entamer la
lutte. C'est également le titre du deuxième album de Catfish, comme
un aveu de la part du duo qui pratique la musique comme la résultante
d'une confrontation entre deux univers. Le titre trouve tout son sens
le long de ce deuxième album qui voit cet attachant groupe évoluer
en douceur. Toujours fidèle au blues, l'album démarre avec
« Landmarks », un premier titre aux relents garage rock
où l'influence bleue se fait sentir dans la guitare inspirée de
Damien Félix. L'introduction est quoi qu'il en soit parfaite. Mais
bien vite, Catfish se joue des étiquettes et des codes embarquant sa
musique dans des directions inattendues, invitant des synthés dans
la danse, toujours utilisés à bon escient et avec parcimonie pour
un résultat évoquant la new/cold wave des années 1980
(« Rebirth », « No reason »). Ailleurs, le
duo lâche les chevaux, flirtant avec le punk (cf. « The
Feather »), contexte dans lequel la chanteuse Amandine se
révèle particulièrement à l'aise et laisse exploser toute sa
puissance vocale (elle est, de plus, assez impressionnante sur
scène). Mais Catfish sait aussi jouer sur la retenue et délivre
coup sur coup avec « The Tree » et « Take your
time » deux superbes ballades, caverneuses à souhait et
suintant le blues. Si le groupe s'essouffle un peu en fin de
programme avec quelques titres un peu plus anecdotiques, l'ensemble,
à la fois homogène et varié, voit le duo évoluer à un niveau
assez élevé. Un excellent disque, produit avec soin confirmant
Catfish dans sa posture de groupe avec lequel il faudra désormais
compter.
En concert le 24/11
à Paris (Divan du Monde)
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