Grande voix de
l'Amérique Noire, Nina Simone était tout d'abord destinée à une
carrière de concertiste classique, la première de couleur, avant
d'être brutalement expulsée du conservatoire. Nina Simone, décédée
en 1993, a traîné toute sa vie cette blessure intime qui l'a fait
dériver, un peu par hasard, vers les rivages du jazz domaine dans
lequel elle a débuté en chantant dans des bouges un peu louches.
C'est ce traumatisme initial qui a nourri la carrière de Simone,
dont le répertoire a galvanisé la « blackattitude ».
Organisée autour de fines gâchettes du jazz, notamment le pianiste
Bojan Z, le présent disque rend hommage au répertoire de Nina
Simone en confiant les clés à de jeunes voix, masculines et
féminines, issues de la pop (Keziah Jones, Camille), de la soul (Ben
l'Oncle Soul, Hindi Zahra) ou du jazz vocal (Melody Gardot, Gregory
Porter). Chaque voix a surtout la particularité d'être différente
de l'originale et il s'agît là de la première victoire de cet
album (heureusement) bien éloigné du pâle recyclage. Chacun verra
midi à sa porte à l'écoute du disque en fonction de ses goûts
personnels. Mais il est impossible de ne pas avoir des frissons à
l'écoute de la reprise, puissante, de « I put a spell on you »
par Sophie Hunger ou d'être bouleversé par la relecture touchante
de « Black is the color (Of my true love's hair) » par
Gregory Porter. Un projet attachant à découvrir.
dimanche 17 avril 2016
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