C'est dans le cadre
du nouveau festival Polar, consacré à la culture nordique, que le
bluesman Bror Gunnar Jansson a investi l'écrin intime de l'institut
Suédois, sis dans le Marais, pour un concert intense et absolument
tourneboulant. Savamment looké façon vintage, chapeau, costume
trois pièces à rayures et chaussettes absolument délirantes
(l'artiste a l'habitude de se déchausser sur scène) notre bluesman
Suédois excelle dans l'exercice, compliqué, du one man band,
assurant à lui seul la guitare et l'assise rythmique grâce à une
caisse claire, une grosse caisse et une cymbale charleston dont il
joue avec les deux pieds. Dès les premières notes, c'est une boule
d'émotion qui nous prend à l'écoute de l'artiste. Littéralement
habité par la musique, les yeux clos ou totalement exorbités,
Gunnar nous fait même un peu flipper lorsqu'il chante les histoires
de serial killer, que, visiblement, il affectionne. Faisant de la
noirceur sa marque de fabrique, débarrassant sa musique de ses rares
oripeaux (saxophone, cordes) dans le contexte du live, Gunnar touche
au cœur et dégage, à lui seul, autant d'énergie qu'un power trio.
Un ange passe parmi les spectateurs, silencieux la plupart du temps,
captivés par la performance du Scandinave. S'éloignant parfois des
rivages du blues pour se rapprocher d'une americana gothique, Gunnar
sait également faire preuve de mesure, alternant morceaux enlevés
et douloureusement lents. Un concert dont l'intensité, la variété,
dépasse très allègrement le cadre, restrictif au possible, du one
man band. Une claque.
En concert le 16
juin à Paris (la boule noire) avec Hoboken Division
http://www.polarfestival.com/
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