Autant l'avouer de
suite, recevoir le nouvel album des Dandy Warhols en vue d'une
chronique n'est jamais anodin. Tout simplement parce qu'il y a fort
longtemps, dans les années 1990, à l'époque de leur trois premiers
disques, les Dandys étaient notre groupe préféré. On garde un
souvenir ému de « Come down » (1997) et « Thirtheen
tales from Urban Bohemia » (2000), époque où, en pleine
décennie de plomb néo-métal, ils étaient considérés comme les
sauveurs du rock n'roll. On est bien sur revenu des sauveurs, et ils
ont nombreux a avoir adopté la posture depuis, avant de tomber les
guitares à la main. Les Dandys eux ont continué leur bonhomme de
chemin, bon an mal an, avec des disques de qualité égale mais
diversement appréciés. Ce nouvel effort est donc le neuvième de la
bande de Portland, ce qui ma foi,commence à peser. Après toutes ces
années, le quatuor a maintenant du savoir faire que l'on retrouve
sur ce nouvel effort, comme à la glorieuse époque des 90s,
flamboyance qu'ils retrouvent par intermittence (« Styggo »,
« Search party », « Give »). Le truc des
Dandys, c'est l'attaque de biais. Apparenté à la mouvance psyché
sans jamais avoir recherché à en copier les codes, contrairement à
d'autres, le groupe n'a jamais cédé aux sirènes du vintage, à la
recréation obsessionnelle des années 60. Au contraire, c'est en
allant picorer dans d'autres formes musicales, la pop, les synthés
qu'ils se sont définis, ce qui aujourd'hui se traduit par « Semper
fidelis », une petite merveille de surf électro. Bien malin
qui peut dire quelles sont leurs influences, tant rien d'évident ne
saute aux oreilles. Guitares en sourdines en mode riff répétitif,
voix blanche presque effacée de Courtney Taylor, beat disco :
les Dandys font du Dandys avec ce que cela suppose de bricolage
bordélique (« All the girls in London »). Leur nouvel
album est à leur image, foutraque mais attachant. Ce qui en 2016 est
plutôt une bonne nouvelle…
En concert le 10 mai
à Paris (Le Trianon)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire