Fait de bric, de
broc et de récup' vintage, Le Chinois de Montreuil nous accueille en
ce samedi soir pour fêter la sortie du premier album des Angry Cats.
S'il est entendu que l'endroit est moins « classe » que
certaines anciennes salles historiques de Paris, le Chinois possède
son charme bien à lui fait d'objets de récupération, notamment un
joli bar en formica au-dessus duquel trône une belle illustration
50s entourée d'ampoules multicolores. Sur les murs traînent
quelques carreaux de faïence, vestiges d'une précédente activité
du lieu (une boucherie peut-être?) quand ils ne sont pas faits de
parpaings bruts. Il se dégage de l'endroit une âme et elle est
foncièrement rock n'roll…
Et ça tombe à
point nommé vu le plateau qui nous attend pour cette soirée. On
commence donc avec Western Machine, un trio à la composition
classique basse/batterie/guitare tout de rouge et de noir vêtu comme
dans une célèbre chanson de… Je plaisante ! Des trois
membres, c'est sans conteste la bassiste (et ses fausses moustaches)
Jesus La Vidange qui nous a fait la plus forte impression. Exaltée,
le regard exorbité, limite flippante, cette dernière délivre des
lignes puissantes dans un fracas de tous les diables, allongée, à
genoux et dans toutes les positions imaginables. Son association avec
le batteur François François est parfaite, ce dernier joue avec
subtilité, un mélange de puissance brute, de vélocité et surtout
de swing apportant tout le sel à la musique. Derrière une belle
guitare Seb Le Bison assure le job dans un tonnerre de décibels et
de pédale wha-wha dans la plus pure tradition garage. Enfin un
quatrième membre Matt le Rouge fait quelques apparitions éparses au
saxophone, apportant la note inattendue faisant toute la différence
et renforçant le swing de l'ensemble. Une très belle découverte
pour commencer la soirée.
S'ils ont quelque
peu délaissé le rockabilly qui a fait leur réputation sur leurs
deux premiers Eps, Les Angry Cats restent un redoutable trio qui
dorénavant exprime la fureur rock n'roll qui l'habite sur un mode
différent. S'il reste quelques vestiges (notamment dans les patterns
de batterie) du rockabilly, le trio exhibe dorénavant toute une
gamme d'influences allant du stoner au punk. Et le moins que l'on
puisse dire, c'est que cela dégage ! Avec son air cartoonesque,
Fred Alpi, le chanteur/guitariste assure le show gesticulant tel un
boxeur derrière sa superbe Gretsh demi-caisse. Une posture de
combattant qui va à merveille à son engagement politique consacré
à la lutte (cf. « Rock n'riot »). L'ambiance met un peu
de temps à monter avant que le public n'explose dans un pogo
ravageur vers la fin du concert au moment où le groupe entame son
hommage rendu à Lemmy dans une reprise d' « Ace of
Spades » (1980). Généreux, le trio reviendra sur scène pour
les rappels par deux fois sous les applaudissements et les cris du
public. Ce qu'on appelle une belle soirée.
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