On ne dit pas ça
pour passer de la pommade, mais, il n'y a pas à dire, sans le label
Born Bad, on s'amuserait quand-même bien moins ! Infatigable
pourfendeur de l'idée selon laquelle tout est beaucoup mieux chez
les anglo-saxons, Born Bad n'a de cesse de parcourir les archives et
autres improbables fonds de tiroirs à la recherche de pépites
francophones oubliées. De quoi garnir les excellentes compilations
Wizzz (trois volumes consacrés au rock 60s) et France Chébran
(orienté funk 80s). Dans le même ordre d'idée, la dernière
trouvaille en date de Born Bad s'appelle El'Blaszcyk. Derrière le
patronyme barbare, se cache un musicien iconoclaste et inclassable.
Certes, le disque est bizarre, bancal et imparfait et on l'adore !
Il se dégage de ces chansons un charme unique, celui de
l'enregistrement qui tient du bricolage et des bouts de chandelles
rafistolés. Entre rock garage, psyché et yéyés (pourtant les
enregistrements datent du début des années 1990) le « rock
band by himself » (autrement dit un one man band) El'Blaszcyk
pratique une musique cinématographique ; pas une
superproduction hollywoodienne, plutôt un film amateur bricolé au
super 8 entre potes où l'interprétation prend tout son sens. En
compagnie de sa petite sœur et de la meilleure copine de cette
dernière, toutes deux à peine adolescentes à l'époque,
El'Blaszcyk « interprète » ses chansons comme autant de
petites saynètes extraites de courts métrages. Qui d'autre
aujourd'hui oserait chanter « Quand tu m'caresses » (une
chanson cochonne pour rire) ou vanter les louanges du « Tapfex »
(une improbable machine à donner des baffes de son invention) ?
L'autre truc d'El'Blaszcyk c'est de chanter la (mauvaise) santé et
cela donne autant d'inénarrables pépites : « J'ai pas
d'santé », « Radiographie », « Piquouze
jerk » (quel titre!!!) ou « Huggy gully neurasthénique »
(on vous laisse découvrir les paroles...). Même tardive, il s'agit
d'une révélation !
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