Après sept ans de
silence, Sophia, le groupe mené par Robin Proper-Sheppard, un
citoyen étasunien exilé à Londres, fait son grand retour. La
carrière de ce dernier est placée sous le signe du drame. Celui
qui, en 1994, a stoppé net l'ascension de son groupe précédant,
The God Machine, en emportant brutalement le bassiste Jimmy
Fernandez. Depuis, Proper-Sheppard n'a de cesse d'exorciser ce
malheur en musique. A la tête de son groupe Sophia, lancé en 1996
après la séparation dramatique et douloureuse de The God Machine,
Robin Proper-Sheppard prend le contre-pied de tout ce qui a fait sa
réputation musicale jusqu'alors. The God Machine, turbulent trio,
évoluait de bruit et de fureur dans les remous shoegaze/grunge des
nineties. Sophia sera à l'opposé : une formation
majoritairement acoustique, jouant une musique habitée entre spleen
et dépouillement. Ce nouvel, et sixième, album ne déroge pas à la
règle mettant en avant des instruments tels que le piano et la
guitare folk (cf. « Baby, Hold On », « It's easy to
be lonely ») créant des ambiances où se mélangent
harmonieusement les nappes de claviers et les instruments acoustiques
(la baroque « You say it's alright »). Après le joli
instrumental d'ouverture au piano, « Unknown Harbours »,
déboule le monumental post-rock « Resisting »,
particulièrement électrique, pas forcément représentatif du son
du groupe mais irrésistible. Autre pièce de choix, « California »
voit Robin poser un regard désabusé sur son état natal, dans
lequel il est devenu un étranger, sur un fond pop rock tubesque en
diable. Sans revenir tout à fait à ses premières amours, Robin
monte le volume ça et là (« Resisting », « The
Hustle ») variant intelligemment les ambiances, ouvrant la voie
vers les rives inconnues évoquées dans le titre.
En concert le 20
octobre à Paris (Petit Bain).
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