De Julien
Barbagallo, on connaissait le touché de baguette magique au sein de
multiples groupes dans lesquels il a officié derrière la batterie
et non des moindres : Tahiti 80, Hyperclean, Aquaserge, Tame
Impala, excusez du peu… Ce soir on découvre le Julien chanteur,
trônant derrière sa batterie au milieu de ses musiciens alignés
sur le devant de la scène : clavier, guitare, batterie et
basse. Si la posture batteur/chanteur n'est pas inédite, elle n'en
reste pas moins extrêmement rare. Et ce n'est probablement pas un
hasard si la musique de Barbagallo nous paraît, par sa nature même,
extrêmement rythmique, la section formée avec l'excellente bassiste
se taillant la part du lion. La basse est ronde, énorme, au son très
sixties et forme un contraste saisissant avec les synthés plutôt
d'obédience eighties. La guitare, acoustique quant à elle est
dévolue à un rôle exclusivement rythmique. Dans la musique de
Barbagallo se bousculent un certain nombre d'influences, un soupçon
de variété italienne pour la note exotique sans tomber dans la
ringardise, une lampée de chanson et une bonne dose de pop. Dans le
fond, et l'esprit, le résultat n'est pas si éloigné de ce que
propose des groupes tels que Tahiti 80 ou Forever Pavot à l'heure
actuelle mais chanté en français. Le nouvel album de Barbagallo
sort à la fin du mois et on est curieux de l'écouter. Belle
découverte.
Les lumières
s'éteignent, plongeant l'audience dans l'obscurité, alors qu'un son
menaçant et lancinant se fait entendre… Une lumière rouge brille
dans le noir et son ombre, immense fait son apparition sur le mur du
fond. Depuis la sortie de son premier EP, on avait un peu perdu Rover
de vue et il a fait un sacré bout de chemin depuis avec deux albums
couronnés de succès. Derrière ses lunettes noires, Rover est un
exalté, qui hurle dans le micro, en nage dès le deuxième morceau.
L'engagement physique des quatre musiciens est impressionnant. La
musique fait un grand écart constant entre la cold wave (on pense
parfois à Interpol, notamment la voix) et des arrangements pop
élaborés évoquant Gainsbourg (celui de « Melody Nelson »)
ou les Beatles. S'il exhibe une collection de guitares demi-caisse
toutes plus belles les unes que les autres (Rickenbacker, Danelectro,
Epiphone) et s'il connaît indéniablement en matière de six cordes
(certaines envolées à la guitare sont impressionnantes), la musique
de Rover laisse aussi une belle place aux nappes synthétiques.
Certains titres laissent échapper une immense ambition musicale (pas
tellement loin du classique dans l'esprit) alternant longues nappes
planantes aux claviers et de brusques attaques de guitare électrique.
La section rythmique joue un rôle essentiel dans l'affaire et
pratique une sorte de groove glacé à base de lignes de basses
énormes et froides. Magnifique concert.
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