L'album s'appelle nouvelle vie, il
devrait plutôt s'appeler une nouvelle façon de dire Yes. Je
m'explique. Nous sommes à la fin des années 1960, Mabel's greer
toyshop fait partie de ces outsiders. Une formation qui existe
pendant environ six mois sans enregistrer quoi que ce soit de notable
à l'exception de quelques démos. Puis deux des membres fondateurs
du groupe Peter Banks (guitare) et Chris Squire (basse) partent
rejoindre Yes (Jon Anderson, Tony Kaye et Bill Bruford ont également
fait partie des deux formations). Et puis le temps passe, Mabel's
Greer Toyshop est séparé depuis quatre décennies lorsque Clive
Bayley et Robert Hagger, qui ont depuis longtemps laissé tomber la
musique, décident de relancer le groupe embarquant le clavier Tony
Kaye dans leur sillage. Nous sommes en 2015 et Mabel's Greer Toyshop
sort son premier album produit par Billy Sherwood, un autre membre de
Yes. La musique est un merveilleux moyen de voyager dans le temps. En
effet, l'album compile une moitié de chansons écrites dans les
sixties, le reste a été composé plus récemment. Etant donné le
casting des principaux intervenants, il ne faut certainement pas
s'attendre à un disque avant-gardiste. Bien au contraire, l'album
est ancré dans les sonorités progressive et psychédéliques des
années 1960, un peu comme si les horloges s'étaient arrêtées.
C'est charmant bien qu'un peu daté malgré tout. New way of live
ravira tout ceux qui chavirent à l'écoute de l'orgue hammond B3
(« Beyond and Before »), les nostalgiques qui s'excitent
à l'idée d'un plan de sitar un peu barré (« New way of
life »), le chant éthéré, les paroles un peu naïves
(« Sweetness ») ou les guitares qui partent en vrille
dans des soli alambiqués. Bien mieux que tous les revivalistes
réunis, Mabel's Greer Toyshop c'est un peu comme dégoter dans une
friperie une vieille chemise à fleurs des années 60 qui n'a jamais
été portée...
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