Superbe affiche, presque un mini
festival, en ce mercredi soir au divan du monde qui raviva tous les
fans de rock n'roll pur jus...
On commence avec de vieilles
connaissances, puisqu'ils fêtent leur 15 ans, The Craftmen Club, une
des plus redoutables formations de l'hexagone. Au départ était donc
The Craftmen Club, groupe épris de country (leur utilisation du
banjo est redoutable), de blues déglingué et de rock garage ce qui
leur a valu d'infinies comparaisons avec The Jon Spencer Blues
Explosion. Sorti l'an dernier, leur troisième album « EternalLife » a marqué une évolution vers des sonorités plus
« froides » mais sans oublier la dose de rock n'roll
nécessaire. Et c'est bien ce qu'on est venu chercher en ce mercredi
soir pluvieux. Car sur scène le désormais quatuor (à deux
guitares) marche à l'adrénaline. Bien soutenu par la scansion
infernale de l'excellente section rythmique (batterie imperturbable
de Yann et lignes de basses inventives et toujours à propos de
Marc), Steeve, le chanteur/guitariste, explose littéralement de rage
sur scène (ce qui ne l'empêche pas d'être timide mais adorable
dans la vie de tous les jours). Eructant, sautant régulièrement
dans le public, sifflant une bière à l'occasion, le chanteur
impressionne, complètement possédé, se détruisant les cordes
vocales. Le groupe en impose, le volume sonore frôle les limites du
raisonnable, le quatuor assomme le public à grand coups de six
cordes et le petit nouveau à la deuxième guitare assure
(« Vampires » quelle chanson!). Cependant les
Guinguampais peuvent également faire preuve de mesure jouant avec la
tension/détente et les alternances entre calme et excitation. Au
milieu de leurs vieux titres (« Animals »), on note
quelques nouveautés extraites d'un nouvel album actuellement en
préparation. Une petite info pour finir, The Craftmen Club vient de
lancer une campagne de crowfunding pour financer la réédition vinyle
de leurs trois albums (attention il ne reste plus que deux jours)...
Alors que les roadies s'affairent le
temps du changement de plateau sur la scène, on découvre la jeune
Nordiste Lana Deluxe, dans une magnifique robe sixties noire, exilée
sur la petite estrade (là où sont habituellement vendus les disques
et les tee shirts) où elle se produit en solo avec son ukulélé et
sa guitare. Charismatique la jeune chanteuse se met le public dans la
poche grâce à ses jolies ritournelles empreintes de psychédélisme
sixties. L'intermède est cependant un peu trop court pour se faire
une idée plus précise et de plus elle semble un peu esseulée d'un
point de vue musical. Le solo n'est probablement pas ce qui convient
le mieux à son style. Quoi qu'il en soit, son premier disque sort ce
mois-ci, avec un peu de chance on pourra vous en parler bientôt.
Les lumières s'éteignent
progressivement, un bruit sourd se fait de plus en plus pressant,
Mesdames et Messieurs, accrochez-vous Parlor Snakes entre en scène.
Toujours autant imprégné de blues et de rock garage, le quatuor a
sorti un peu plus tôt cette année un sublime deuxième album dont
on se réjouit de découvrir les titres en live ce soir. Comparé à
la tornade sonore qui s'était abattue sur le divan du monde un peu
plus tôt, Parlor Snakes pratique un rock n'roll plus mat, nuancé,
peut-être plus féminin également. Les motifs de guitares, au son
délicieusement 70s, tournent en boucle jusqu'à l'hynose, le clavier
bien que discret apporte un soutien fondamental et souligne le groove
de l'excellente section rythmique alliant puissance et souplesse.
L'espace entre chaque son, chaque instrument est remarquablement
agencé, il n'y a rien de superflu, juste ce qu'il faut là où il
faut. Le groupe joue juste sans en faire des tonnes parsemant son
rock n'roll de notes bluesy (voire countrysantes) grâce au vibrato
de la guitare. Enfin derrière son micro, Eugénie sort le grand jeu,
les boucles rousses en pagaille, déhanchements sexy derrière le
clavier à la clé. Sa voix allie puissance et clarté ; son
timbre apporte une note lyrique à l'ensemble. Une superbe formation,
conseil d'ami, surveillez les dates de la tournée et ruez-vous sur
le dernier disque !
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