samedi 9 mai 2015

Man is not a bird, la boule noire, 5 mai 2015.

(c) Lou Beauchard


Histoire de fêter dignement la sortie de son premier album, le quatuor Parisien Man is not a bird a mis les petits plats dans les grands mardi soir dernier à la boule noire. La scène est parsemée de petits rectangles blancs, pendus au plafond et de différentes tailles faisant office d'écrans sur lesquels sont projetés des images psychédéliques en noir et blanc. Dans le fond de la scène une toile immense est pendue sur laquelle s'affiche le logo du groupe représentant un oiseau blanc feignant de s'envoler. Alors que les premières notes résonnent, le quatuor nous transporte dans son univers onirique quasiment exclusivement instrumental (une dénommée Margot est toutefois venu, très bien, pousser la chansonnette sur un titre). Les influences s'entrechoquent entre attaques heavy entrecoupées de passages planants, quasiment progressifs. Abstraites et éthérées, les strates de guitares s'empilent les unes sur les autres alors que la batterie brusquement prise de fièvre s'emballe sans coup férir. Principal point d'attraction de l'affaire, les guitares font l'objet d'un soin tout particulier et de nombreuses pédales d'effet permettent de varier les climats qui vont de l'enchantement à la frayeur. Tout un spectre d'émotions balayées par le groupe, particulièrement cinématographique sur « tendresse » où un sample remplace les paroles. Pour une formation aussi éloignée du songwriting classique, il est difficile de transposer un tel univers sur scène (pas de refrain à reprendre en choeur par le public par exemple). Pourtant le groupe s'en sort très bien, grâce à quelques morceaux bien péchus et sentis qui ont cloué tout le monde sur place. La connection avec le public se fait assez naturellement. Le quatuor a su aussi, très intelligemment, évité l'écueil de la démonstration virtuose pour rester un groupe de rock, parfois assez terre à terre, prêt à en découdre quand le moment s'est fait sentir. Si l'homme n'est pas un oiseau, la musique, elle, plane très haut...
En concert le 27/05 à Paris (Olympia, première partie de Ride)



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