samedi 5 mars 2016

Daria : « Impossible Colours »



Originaire d'Angers, Daria assouvit ses rêves d'Amérique, enregistrant son quatrième album à Baltimore dans le studio du mythique Jay Robbins (Clutch, Against Me, Jawbreaker). Le quatuor revient de sa virée outre-Atlantique avec un album remarquable, aux influences ancrées dans le rock indépendant étasunien des années 1990. La chose impressionne par sa cohérence, le son est énorme mais, plus encore, le groupe semble être animé d'un feu intérieur dopé à l'adrénaline. Une tension sous-jacente anime ce disque qui semble aller crescendo alors que les premiers titres défilent (« Margins », « February », « A quiet anarchy »). L'album a été enregistré live sur un magnéto 16 pistes et cela s'entend, tant le son est abrasif et plein d'aspérités qui font son charme. La musique vit et respire à mille lieues des productions aseptisées. Placé en milieu de programme le morceau titre « Impossible Colours » offre un moment de répit qui n'est qu'illusoire avant que la cavalerie ne déboule sous la forme d'une batterie explosive et d'un arrangement de cuivres pour le moins surprenant. A force de larsens lancinants, Daria peint un paysage inquiétant comme un ciel noir de suie avant que l'orage ne gronde (« Suspension of disbelief », « Inner dialogue », « A tired hand » peut-être la meilleure du lot). Excellent sur les formats courts, comme autant de petites bombinettes soniques de moins de deux minutes (« February », « Coup de grâce » qui porte bien son titre soit dit en passant), Daria sait aussi prendre des risques et clôture son album avec un « Empirical Dismay » frôlant les dix minutes, un tour de force. Les Foo Fighters ont annulé la fin de leur tournée mondiale ? Pas grave, Daria passera certainement en concert près de chez vous dans un futur proche…
https://twitter.com/dariatheband

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