mardi 15 mars 2016

Tue-Loup : « Ramo »



A la fin des années 1990, sur la foi de deux albums remarquables, Tue-Loup (du nom du hameau sarthois dont ils sont originaires) ouvrait une brèche inédite sur la scène française entre folk, rock et chanson, teinté d'une certaine noirceur. Puis le groupe avait disparu de nos radars au début des années 2000, on le pensait démissionnaire, vaincu par les éléments contraires : on avait tout faux ! La formation sarthoise avait continué sa route, en toute discrétion, loin des médias. Sortant de nouveaux disque avec une régularité métronomique, année après année, sans faire trop de bruit, Tue-Loup en est aujourd'hui à son dixième album ! Et on se retrouve fort contrit de réaliser que, en 2016, on a loupé la majorité de leur parcours… Et c'est regrettable. Car, loin d'avoir éteint leurs qualités intrinsèques, le temps les a, au contraire, affirmées. En 2016, Tue-Loup est une formation précise et rigoureuse pratiquant l'épure musicale où chaque élément est à sa place. Sans superflu inutile, le groupe repose toujours sur une base guitare/basse/batterie mais cette dernière est particulièrement fine. La musique de Tue-Loup possède quelque chose de rare, une âme, une ambiance, que l'on ressent dans le moindre glissé de contrebasse ou dans le chant subtilement « cassé » de Xavier Plumas. Nul n'est besoin pour le groupe de courir après une quelconque mode puisqu'il est évident qu'il a trouvé sa patte entre folk ombrageux (« Tejo ») et rock ouaté (« In Vivo »). Mais le groupe sait aussi s'ouvrir à de nouvelles sonorités, des rythmiques teintées de free jazz, ou une appétence nouvelle pour les arrangements au clavier (rhodes, piano, orgue, synthés discrets etc.) et la langue portugaise (ce nouvel album est né sur les bords du Tage). Du travail d'orfèvre…


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