A la fin des années
1990, sur la foi de deux albums remarquables, Tue-Loup (du nom du
hameau sarthois dont ils sont originaires) ouvrait une brèche
inédite sur la scène française entre folk, rock et chanson, teinté
d'une certaine noirceur. Puis le groupe avait disparu de nos radars
au début des années 2000, on le pensait démissionnaire, vaincu par
les éléments contraires : on avait tout faux ! La
formation sarthoise avait continué sa route, en toute discrétion,
loin des médias. Sortant de nouveaux disque avec une régularité
métronomique, année après année, sans faire trop de bruit,
Tue-Loup en est aujourd'hui à son dixième album ! Et on se
retrouve fort contrit de réaliser que, en 2016, on a loupé la
majorité de leur parcours… Et c'est regrettable. Car, loin d'avoir
éteint leurs qualités intrinsèques, le temps les a, au contraire,
affirmées. En 2016, Tue-Loup est une formation précise et
rigoureuse pratiquant l'épure musicale où chaque élément est à
sa place. Sans superflu inutile, le groupe repose toujours sur une
base guitare/basse/batterie mais cette dernière est particulièrement
fine. La musique de Tue-Loup possède quelque chose de rare, une âme,
une ambiance, que l'on ressent dans le moindre glissé de contrebasse
ou dans le chant subtilement « cassé » de Xavier Plumas.
Nul n'est besoin pour le groupe de courir après une quelconque mode
puisqu'il est évident qu'il a trouvé sa patte entre folk ombrageux
(« Tejo ») et rock ouaté (« In Vivo »). Mais
le groupe sait aussi s'ouvrir à de nouvelles sonorités, des
rythmiques teintées de free jazz, ou une appétence nouvelle pour
les arrangements au clavier (rhodes, piano, orgue, synthés discrets
etc.) et la langue portugaise (ce nouvel album est né sur les bords
du Tage). Du travail d'orfèvre…
mardi 15 mars 2016
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