dimanche 20 mars 2016

Bror Gunnar Jansson



Puisque la musique est un langage sans frontière, partons aujourd'hui à la découverte d'un personnage fascinant : le bluesman Suédois Bror Gunnar Jansson. Ce premier album est d'abord sorti de manière assez confidentielle (100 exemplaires produits et rapidement épuisés) dans sa Suède natale avant d'être réédité par l'excellent label, français de surcroît, Normandeep blues, cocorico, saluons l'initiative au passage ! Bror Gunnar Jansson excelle dans un exercice assez compliqué, celui du one-man band, autrement dit le musicien qui fait tout, tout seul la guitare sur les genoux et deux pédales aux pieds pour assurer la batterie, en l'espèce le flight case de sa guitare faisant office de grosse caisse ! Entièrement enregistré live, ce premier album distille un poison malsain et venimeux. Dès les premières notes, Bror instille un climat lourd qui ne fait que s'appesantir au fil des morceaux. Le disque commence de manière assez cérémonieuse avec « Dead Cold Hands », tout est dit dans le titre, martèlement martial de la grosse caisse, guitare lourde et traînante, Jansson traîne le blues du fin fond de l'âme humaine pour le ramener sous la lumière blafarde d'un lampadaire. Sa voix de gorge, au timbre profond, sort littéralement des tripes, on jurerait redécouvrir un vieux bluesman oublié du Delta, plus vrai que nature ! Avec son climat inquiétant (le tueur William Joseph Dean, personnage récurrent de son œuvre) et son ambiance sombre, Bror Gunnar Jansson livre un album dense dont on ne revient pas tout à fait indemne.
En concert le 16 juin à Paris (La Boule Noire).



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