Puisque la musique
est un langage sans frontière, partons aujourd'hui à la découverte
d'un personnage fascinant : le bluesman Suédois Bror Gunnar
Jansson. Ce premier album est d'abord sorti de manière assez
confidentielle (100 exemplaires produits et rapidement épuisés)
dans sa Suède natale avant d'être réédité par l'excellent label,
français de surcroît, Normandeep blues, cocorico, saluons
l'initiative au passage ! Bror Gunnar Jansson excelle dans un
exercice assez compliqué, celui du one-man band, autrement dit le
musicien qui fait tout, tout seul la guitare sur les genoux et deux
pédales aux pieds pour assurer la batterie, en l'espèce le flight
case de sa guitare faisant office de grosse caisse ! Entièrement
enregistré live, ce premier album distille un poison malsain et
venimeux. Dès les premières notes, Bror instille un climat lourd
qui ne fait que s'appesantir au fil des morceaux. Le disque commence
de manière assez cérémonieuse avec « Dead Cold Hands »,
tout est dit dans le titre, martèlement martial de la grosse caisse,
guitare lourde et traînante, Jansson traîne le blues du fin fond de
l'âme humaine pour le ramener sous la lumière blafarde d'un
lampadaire. Sa voix de gorge, au timbre profond, sort littéralement
des tripes, on jurerait redécouvrir un vieux bluesman oublié du
Delta, plus vrai que nature ! Avec son climat inquiétant (le
tueur William Joseph Dean, personnage récurrent de son œuvre) et
son ambiance sombre, Bror Gunnar Jansson livre un album dense dont on
ne revient pas tout à fait indemne.
En concert le 16
juin à Paris (La Boule Noire).
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