mardi 9 mai 2017

Fink's sunday night blues club Volume One.



Musicien au parcours atypique débuté dans le registre électronique avant de bifurquer vers le folk, Fink effectue un nouveau détour en direction de la note bleue. Avec ce très bel album, Fink nous questionne sur le sens profond du blues. Plutôt que de tenter, tant bien que mal, de copier les maîtres Afro-Américains du genre, Fink, conscient qu'il ne partage pas le même vécu qu'un musicien Noir Américain, préfère adapter l'idiome à son parcours personnel. Vu à travers ce prisme le blues n'est plus uniquement un genre musical aux règles immuables mais l'expression d'un vécu personnel, un feeling mis en notes. Ce qui en l'espèce donne des choses assez étonnantes, l'hypnotique et assez réussi « Cold feet » d'ouverture ou « She was right » qui n'entretient que de très loin un rapport avec le blues pur (les puristes s'arracheront les cheveux). L'introduction (les deux premiers titres) passée, une fois que le guitariste a pris ses marques, on ne peut que dérouler le tapis rouge au musicien. Ambiance minimaliste donnant l'impression que la chose a été enregistrée dans une cave, feeling nocturne prenant, acoustique douce à l'oreille : à défaut d'en respecter les us et coutumes à la lettre, Fink a parfaitement adapté l'idiome à son univers musical personnel, ce qui démontre une compréhension intime de l'essence même du blues (et on le remercie au passage de nous épargner une énième reprise de « Sweet home Chicago »). Le « Volume One » du titre semble indiquer qu'une suite serait prévue, tant mieux, on n'est pas près de se lasser de visiter ce nouveau club. Le dimanche comme les autres soirs de la semaine.


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