Chez Matmatah, une
page se tourne tous les dix ans ou presque. 1998, le groupe sort son
premier album et se sépare en 2008 ; 2017 voit la sortie d'un
nouvel effort, dix ans après le précédent (« La Cerise »,
2007). Alors que l'on appuie sur la touche play, la machine à
remonter le temps s'enclenche : « Nous y sommes » !
La voix du chanteur Tristan n'a pas bougée, la section rythmique
carbure à plein régime fournissant l'énergie nécessaire à la
combustion des guitares. Le quartet Brestois rock comme au plus beaux
jours, au sommet de sa forme (l'urgence quasi Stoogienne de « Petite
frappe », « Retour à la normale », "Overcom") affine son
propos (« Marée haute ») entre énergie et une pointe de
désenchantement et tente quelques arrangements audacieux (quelques
synthés discrets) histoire de bousculer les habitudes. Un titre nous
intrigue : « Toboggan » qui prend le contre-pied du
reste de l'album, tempo alangui, ambiance planante, motif de guitare
hypnotique et un très étrange chorus de saxophone fantomatique,
entre prog et psyché, signé du légendaire Dana Colley (Morphine).
C'est là que le groupe est le meilleur lorsqu'il sort des schémas
classiques du rock français, parfois assez proches de la chanson,
dans lesquels il excelle pourtant (« Ô ma beauté »,
« Entre les lignes »). Un disque de rock, carré et
efficace, classique mais avec une pointe d'originalité qui, au
final, fait toute la différence.
En concert les 16 et
17 mai à Paris (La Cigale)
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