On a, par le passé,
souvent fustigé ces duos rock (guitare/batterie) apparus dans le
sillage des Black Keys et autres White Stripes (passés depuis
longtemps à autre chose soit dit en passant) qui finissent par
donner une image figée du rock. Si ils n'échappent pas à certains
clichés, le duo formé par les frères Balkun à néanmoins le
mérite de proposer quelque chose d'un peu différent. Déjà une
vision du rock qui ne se limite pas au garage des années 1960. Il y
a certes un peu de ça (cf. le medley « Backdoor man/Five to
one ») mais à de nombreux moments les Balkun retrouvent les
intonations des années 1990, on pense parfois à Rage Against The
Machine (cf. « So hi. So lo ») passés par le filtre de
Jimi Hendrix. Disons que chez eux, la formule duo ne semble pas
répondre à un sacro-saint idéal garage figé dans le temps mais
au meilleur moyen d'exprimer l'énergie et le feu intérieur qui
habite littéralement le groupe. Car, et c'est une lapalissade,
l'album déborde d'une rage et de guitares saturées à mi chemin
entre le blues et le rock brutal (cf. l'excellente « Slippin'
Stone », « Devil on TV » mi-acoustique,
mi-électrique). C'est une rareté sur le label Dixiefrog plus
habitué aux bluesmen classieux (cf. Eric Bibb). Enfin, aussi
étonnant que cela puisse paraître, tous les nostalgiques, qui, à
l'instar de l'auteur de ces lignes, restent inconsolables depuis la
disparition de Morphine, seraient bien inspirés de jeter une oreille
sur cet album. Déjà parce que le duo reprend, très bien mais de
façon surprenante, « Thursday » (issue du chef d’œuvre
« Cure for Pain », 1994). Ensuite parce que, Dana Colley
en personne, le légendaire saxophoniste du trio, vient apporter sa
caution en participant à « Hey Kid » le temps de
quelques lignes atmosphériques, après une pige chez Matmatah (voir
l'article précédent). Urbain, donnant l'impression d'avoir été
enregistré dans une cave quelconque de la côte nord-est des
Etats-Unis, cet effort ne manque décidément pas de charme. A
découvrir.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire