Mettant en parallèle
le sort d'un citoyen d'Alep, fuyant la guerre et ses horreurs, et
celui d'un ancien esclave quittant le sud ségrégationniste à la
recherche d'une vie meilleure dans le nord (transhumance qui a donné
naissance au Chicago blues), Eric Bibb en arrive au constat suivant,
nous sommes tous issus de migrants, de familles qui, à un moment ou
à un autre, ont dû partir… Avec la finesse d'écriture et
l'élégance qui le caractérisent, Eric Bibb a enregistré ce nouvel
album en comité restreint. On retrouve l'harmoniciste Jean-Jacques
Milteau, un partenaire de jeu habituel d'Eric, et le
multi-instrumentiste (banjo, mandoline, guitare, violon, triangle)
Canadien Michael Jerome Brown, la grande révélation du disque. En
dépit de son caractère minimaliste, qui incarne à merveille le
propos (tous les instruments utilisés sont facilement transportables
renforçant cette impression d'exil et de route) ; Eric et ses
partenaires livrent un album minutieux, délicat et mélodique, entre
folk, blues et country. Mettant l'émotion en avant, les musiciens
jouent sur la retenue, à l'image de l'harmoniciste JJ Milteau,
discret, jamais envahissant mais aux interventions toujours justes.
L'écrin est parfait pour mettre en valeur le chant, grave et doux
d'Eric. Une pièce maîtresse supplémentaire dans la discographie de
cet artiste, profondément humaniste et toujours prompt à s'émouvoir
du sort de son prochain.
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