Situé au confluent
d'influences très diverses (électro, chanson, pop, cold wave), ce
deuxième album de La Féline fait montre d'un univers qui gagne en
épaisseur. Les sonorités électroniques héritées de la new-wave,
pendant un temps la signature de la formation menée par Agnès
Gayraud, se fondent dorénavant dans un ensemble harmonieux ou
l'électro cohabite avec des instruments organiques (« La mer
avalée », « Trophée », « Comité rouge »,
la magnifique « Séparés ») voire acoustiques (« Nu,
jeune, léger ») tout en ménageant de la place pour ce petit
grain de sable propre à faire dérailler la machine dans
l'inattendu, provoquant ce que l'on appelle communément un heureux
accident (cf. le saxophone free qui orne « Le Royaume »,
« La femme du kiosque sur l'eau » baroque et
orientalisant à souhait). Tout au long de ces dix plages, La Féline
évolue sur la brèche entre limpidité mélodique et cette basse
prépondérante accentuant le côté dark de sa musique, dessinant
l'écrin idéal pour sa voix veloutée, séduisant l'auditeur un
titre après l'autre. Une évidence se fait alors jour. On éprouve
que trop rarement ce sentiment de proximité et d'intimité avec une
œuvre que l'on découvre pourtant pour la première fois, comme si
cette dernière avait fait partie depuis toujours de notre quotidien.
C'est le signe des grands albums et « Triomphe » en est
assurément un.
En concert à Paris
le 16 mars (La Maroquinerie avec Louis-Jean Cormier)
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