Chouette festival
mélangeant rock et BD, How To Love se tient dans la salle du Petit
Bain redécorée pour l'occasion. Cette soirée se tient sous le
signe de la nostalgie du rock français des années 1980 et les
cheveux gris sont aussi nombreux dans la salle que sur scène.
On commence par les
Daltons, carré et efficace, le groupe distille un rock puissant dont
les paroles semblent venues d'une autre époque : « Dans
mon costume de merde », « J'ai trouvé un CDD »…
Assez classique dans la forme, la formation assure le job avec classe
et détermination. Rien de bien original certes, mais on passe un bon
moment, le quatuor nous met en jambes pour la suite avec entregent.
La suite est assurée par les Soucoupes Violentes, dont on avait bien
aimé le disque l'année dernière mais dont la déclinaison scénique
déçoit quelque peu. Accompagnateurs peu impliqués, le regard
vague, Stéphane le leader, admirable d'abnégation, se démène tant
qu'il peut derrière sa superbe guitare, l'affaire ne décolle jamais
vraiment en dépit de la considérable énergie qu'il a déployé à
titre personnel. Ce n'est qu'à certains moment que l'on peut
entrapercevoir le potentiel du groupe, certains morceaux sont
vraiment excellents, quelques trop rares éclaircies dans cette morne
plaine.
Mais rien ne nous
préparait vraiment à la déflagration qui allait suivre. Mené par
le mythique Henri Padovani (le guitariste original de Police), The
Flying Padovani's sont de retour après des années d'inactivité.
Trio instrumental, le groupe trouve sa source parmi certains de nos
genres préférés, du rock n'roll, de la surf music, du blues
surpuissant (« Pin up blues »), du western inspiré par
l'art de la musique de film. Le trio déboule en faisant le grand
écart dans la plus pure tradition du rock n'roll. On est d'emblée
scotchés par la formidable puissance développée par le groupe.
Derrière sa batterie, lunettes d'Elvis sur le nez, Chris Musto prend
des allures de tornade. Groove hyper puissant, agile et rapide, Chris
ne se contente pas de bûcheronner mais fait montre d'un véritable
feeling. Solo joué à mains nus : ce type est une machine !
Chauve, le bassiste Paul Slack est à l'avenant. Ses lignes sont à
la fois fines, précises et puissantes, délivrées avec une
précision métronomique. Wow ! Enfin, le terrain est largement
balisé pour que M. Padovani laisse éclater toute la classe de sa
Gibson demi-caisse rouge. Pas de pédales d'effet, que du son brut,
direct et un remarquable maniement du vibrato Bigsby. Quelle classe !
De plus, Henri se révèle un showman de tout premier ordre régalant
le public de ses anecdotes, récoltées au cours de ses quarante
années de rock n'roll, entre les chansons. Une prestation de haute
volée !
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