Après un premier
album remarqué, Rover a effectué un retour remarqué avec ce
deuxième disque sorti fin 2015. Expulsé du Liban, où il vivait,
suite à un problème de visa, Timothée Reigner a posé ses valises
dans la maison familiale, en Bretagne. Est-ce à cause de cet exil
forcé, que la musique de Rover dégage une mélancolie aussi
poignante (cf. « Some needs » qui ouvre les débats sur
des bases assez élevées) ? Sur ce deuxième disque, Rover explore
l'autre face du rock n'roll. Laissant la puissance brute et la
violence s'exprimer ailleurs, Rover peaufine un univers élégant,
voire maniéré, progressif, bien servi par son chant virtuose, doux
et mélodique, montant assez haut dans les aigus, où les émotions
se bousculent. La chose se situe à un croisement idéal (et rêvé),
quelque part entre David Bowie, Michel Polnareff et Serge
Gainsbourg ; l'artiste citant même Bach parmi ses influences
premières. Les années 1970 restent le terrain d'exploration préféré
du chanteur. Mais plutôt que de recréer futilement une époque, le
musicien préfère reprendre les choses là où les grands anciens
les avaient laissées, inventant une sorte de « Melody Nelson »
enregistré en 2015. Il en résulte un disque aussi familier que
déroutant, expérimental (cf. « HCYD », « Let it
glow ») et étrangement facile d'accès (« Call my
name »). Un must.
En concert à Paris
(Salle Pleyel) le 27 février.
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