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Une chaleur accablante (c) Victor Picon |
Vendredi 26 Août.
Déjà six ans que
l'on parcours en long, en large et en travers le parc de Saint-Cloud
à la fin de l'été. La rentrée est déjà là et Rock en Seine
aussi, sous une soleil de plomb et une chaleur accablante…
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Two Door Cinema Club (c) Victor Picon |
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Theo Lawrence & The Hearts (c) Olivier Hoffschir |
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The Strumbellas (c) Olivier Hoffschir |
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Brian Jonestown Massacre (c) Olivier Hoffschir |
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Brian Jonestown Massacre (c) Olivier Hoffschir |
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Jack Garratt (c) Olivier Hoffschir
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On commence par des
retrouvailles avec une vieille connaissance Theo Lawrence and the
Hearts, que l'on avait découvert ici même avec son ancien groupe,
les Velvet Veins, qui ont d'ailleurs joué leur dernier concert à
Rock en Seine, sur la scène Île-de-France. C'était il y a deux ans
et depuis, Theo a pris le temps de laisser mûrir son nouveau projet.
Résultat, c'est avec l'aplomb d'un vieux briscard que Theo, toujours
très classe, cheveux parfaitement gominés et chemisette à
carreaux, a pris possession de la scène de l'industrie. L'artiste a
évolué dans l'intervalle, on retrouve ses influences blues/rock 60s
qui désormais se parent de nouvelles couleurs issues de la soul. La
voix de Theo s'est également métamorphosée entre-temps. Une
prestation très classieuse, hélas polluée par des problèmes de
sons et une présence trop imposante de la basse qui a tendance à
avaler toutes les autres fréquences (hélas ça ne sera pas la
dernière fois du week-end, une conséquence de la canicule). On
continue par un petit saut de puce en direction de la scène pression
live pour découvrir The Strumbellas, une formation Canadienne assez
nombreuse pratiquant un folk choral post-hippie. La présence du
violon ajoute une note originale évoquant tour à tour la country ou
le folk celtique. Assez plaisant… On continue dans cette veine
post-hippie avec nos héros Brian Jonestown Massacre. Et désolé de
le dire mais il s'agît là du plus mauvais concert donné par la
troupe menée par Anton Newcombe (on en a vu un certain nombre) qu'il
nous ai hélas été donné de voir. Pire encore, le groupe n'y est
absolument pour rien. Mais on retrouve les problèmes de son évoqués
plus avant, une présence trop forte de la basse, avalant toutes les
fréquences. Dès que ce pauvre bassiste à la malheur de frôler une
corde on n'entends plus rien, un véritable massacre (c'est le cas de
le dire). Le même problème se reproduit avec la batterie (la grosse
caisse et le tome basse). Une véritable cacophonie. On s'étonne
encore qu'Anton Newcombe, pourtant coutumier du fait, n'ait pas piqué
une crise de nerfs. On l'a déjà vu péter les plombs pour moins que
cela… Faisons ensuite connaissance avec un véritable équilibriste
du son Jack Garratt, un one-man-band d'un genre particulier entre pop
et électro. Un main sur le synthé, l'autre sur la batterie Jack
fait tout absolument tout seul et surtout, sait communiquer son
enthousiasme avec le public ! L'apparition sporadique d'une
guitare, jouée également par ses soins, ajoute une note heavy voire
bluesy aussi étonnante dans ce contexte que bienvenue. Sa voix
tirant plutôt vers la soul Jack mélange les influences pour un
résultat autant unique que personnel. Rafraîchissant. On termine
cette première journée avec Two Door Cinema Club. Le concert nous
confirme ce que l'on savait déjà, les Irlandais sont nettement plus
impressionnants sur scène que sur disque, les partis-pris de
production très FM 80s ayant tendance à gommer leur agressivité
naturelle. Le groupe trouve son équilibre entre synthés, datés, et
un son de guitare personnel qui a fait leur fortune (cf. leur synchro
très connu dans la pub). Le groupe a trouvé sa formule et la répète
à l'envi, les nouvelles compositions jouées ce soir (le nouvel
album sort en octobre) ne faisant que confirmer cet état de fait.
Efficace à défaut d'être surprenant.
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(c) Victor Picon |
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Kaviar Special (c) Olivier Hoffschir |
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La Femme (c) Christophe Crénel |
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L7 (c) Olivier Hoffschir |
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L7 (c) Olivier Hoffschir |
Samedi 27 Août.
On commence la
journée avec une grosse pensée pour Sharon Jones & The
Dap-Kings qu'hélas on n'applaudira pas cette année après
l'annulation pour raison de santé… L'après-midi débute par un
énorme coup de cœur pour les Rennais de Kaviar Special. Leur
prestation rageuse entre rock, garage, psyché et surf a réussi à
créer l'illusion d'une plage en pleine banlieue parisienne. Il n'en
faut pas plus pour s'attirer les vivas d'un public nombreux en plein
cagnard. Enjouée, avec ce délicat équilibre entre swing rythmique
et gros son, la prestation du groupe a durablement marqué les
oreilles de votre serviteur. Excellent ! Ce soir La Femme vous
donne du plaisir… Rassurez-vous, vous êtes bien à la bonne
adresse, La Femme (de Biarritz) étant le groupe le plus bigarré du
week-end, chevelure arc-en-ciel, bretelles tricolores, ce genre de
choses. Un univers décalé et coloré qui se prolonge au niveau du
son, la formation prenant un malin plaisir à brouiller les pistes
entre surf music, new wave et électro-psychédélisme… Il faut
imaginer quelque chose comme « Rebop » (Marie et les
Garçons) repris par les Challengers (ou inversement), porté par un
équilibre fragile entre les trois synthés et une guitare aux
interventions sporadiques mais judicieuses. Une chose est sûre La
Femme va à tout les coups nous donner beaucoup de plaisir pour de
nombreuses soirées encore… Leur deuxième album sort ces jours-ci
et on est curieux de l'écouter… C'était le rendez-vous
immanquable pour tous les kids des 90s biberonnés au grunge :
L7 est de retour ! Pionnières du mouvement riot girls, le
quatuor de punkettes vieillit bien, toujours aussi abrasif après
quelque trente années de carrière. On a bien kiffé (comprendre
headbanggé) : c'était l'heure nostalgique du week-end !
Réservée aux groupes locaux en développement, la scène
Ile-de-France, un chapiteau reproduisant le décor d'une salle de
concert, a été le théâtre de nombreuses surprises ces dernières
années (Marietta, Velvet Veins, Blackfeet Revolution etc.). Et
encore une fois c'était là qu'il fallait être pour avoir sa dose
de rock n'roll ! Le groupe s'appelle The Psychotic Monks et on
avait déjà évoqué deux de leurs Eps auparavant. Entre les mains,
jeunes mais expertes, des Psychotic Monks le rock n'roll devient
cette matière éruptive, une boule de feu explosive prête à vous
brûler les tympans et le reste. La petite demi-heure passe trop
vite, en forme de grand huit, faîte de hauts et de bas, de passages
calmes et aériens et de crashs spectaculaires, les yeux révulsés,
les cheveux en pagaille. Un grand moment !
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Blues Pills (c) Olivier Hoffschir |
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Kevin Morby (c) Olivier Hoffschir |
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Gregory Porter (c) Olivier Hoffschir |
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Gregory Porter (c) Olivier Hoffschir |
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Iggy Pop (c) Olivier Hoffschir |
Dimanche 29 Août.
En bon fan de rock
on attendait le moment avec impatience, la venue, toujours assez rare
de Blues Pills en dépit de la présence de l'excellent guitariste
français Dorian Sorriaux au sein de la formation. Entre psyché et
hard rock, marqué par les sixties, Led Zeppelin n'est jamais bien
loin, Blues Pills est l'un des meilleurs groupes dans le genre à
l'heure actuelle (avec les Rival Sons) dont on parle hélas assez
peu. La musicalité du groupe est extrême, la virtuosité à
l'avenant, entre attaques de guitare et séquences planantes au
clavier. L'audience est sous le charme de la chanteuse Elin Larsson,
les pieds nus, et de sa combinaison moulante. On prend ensuite nos
quartiers sur la scène de la cascade ou nous attend Kevin Morby,
une magnifique plume entre pop et folk, excellent songwriter,
héritier de Dylan. Afin de rendre le set live plus dynamique, Kevin
et son quatuor optent pour une option électrique ce qui ne change
pas fondamentalement la donne ni le pouvoir d'attraction de sa
musique. Extrêmement bien écrite, ses chansons prennent la forme de
petits bijoux indémodables gageons que sa musique vieillira bien.
Vint ensuite l'heure de retrouver une présence étonnante en ces
lieux, celle du jazzman Gregory Porter, mais un peu de swing ne fait
jamais de mal. Saxophone, piano, autant d'instruments que l'on a peu
eu l'occasion d'entendre ce week-end et qui font tous le sel de la
musique de Gregory Porter. Showman né et chanteur au timbre
impressionnant de puissance, Porter aurait dû nous combler si son
set n'avait pas été pollué par ces problèmes récurrents de
sonorisation de la contrebasse. Cette dernière avalant toutes les
fréquences et transformant la musique, pourtant oh combien subtile
et délicate de Porter, en imbuvable cacophonie. Une belle occasion
de ratée, on enrage… Dernier survivant, qui l'eut crû, du trio
formé avec Lou Reed et David Bowie, Iggy Pop a toujours la pêche et
une furieuse envie d'en découdre. Revisitant avec panache sa
carrière avec les Stooges (« I wanna be your dog » en
ouverture) ou en solo (« Lust for life », « The
Passenger ») Iggy devient une sorte de créature, animal rock
sur qui le temps n'a pas de prise. Les compositions n'ont pas pris
une ride et sont délivrées avec autant de patate qu'au premier
jour. Enfin du moins au début du show. Toujours excentrique et
prince du second degré Iggy multiplie les mimiques sur l'avancée de
scène avec une fraîcheur qui fait plaisir : « S'il vous
plaît la sécurité laissez-là monter sur scène »… En
revanche se produire torse nu à son age semble au-delà du
raisonnable… Mais tentez donc de faire entendre raison à Iggy…
Un seul regret, le répertoire de son excellent dernier album (« Post
pop depression ») est un peu délaissé au profit des vieux
tubes. Dommage même si on est toujours heureux de réécouter ces
grands classiques indémodables...
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(c) Christophe Crénel |
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