1997. Grâce à une
poignée de titres ravageurs (« Sonnet », « Bitter
sweet symphony », « Weeping Willow ») « Urban
Hymns », le troisième album de The Verve, se hisse au sommet
des charts. Après des années passées dans l'antichambre du rock
anglais, la formation menée par « Mad » Richard Ashcroft
accède enfin à la célébrité. Un succès bien mal digéré par le
groupe de Wigan, les relations entre Ashcroft et son guitariste (le
génial Nick McCabe) se détériorent peu à peu et mènent à la
dissolution inexorable du quatuor. Richard n'en a cure et entame une
série de trois excellents efforts en solo (remember « Check
the meaning »?). S'en suivra une reformation de The Verve au
résultat mitigée (l'album « Forth » qui sonne comme si
la magie s'était évaporée) puis une tentative de cross over (un
groupe nommé United Nations of Sound) passée inaperçue. 2016. Dix
ans après son dernier effort en solo, Richard Ashcroft revient aux
affaires avec ce nouveau disque. Il s'en est passé des choses depuis
l'âge d'or de The Verve. Bien décidé à ne pas se laisser
distancer, Ashcroft reprends les choses là où il les avait
laissées, comme sa collaboration avec l'arrangeur Wil Malone (un
homme clé dans le succès d' « Urban Hymns »), tout
en tentant de nouvelles expériences. Soit mélanger son songwriting,
typiquement british, à base de guitare folk à une production
moderne et des beats électro (on note la participation de Mirwais).
Bien mal lui en a pris tant la démarche s'accorde mal avec la
nostalgie intrinsèque de ses compositions. On a ainsi l'impression
que l'émotion qui se dégagent des chansons est systématiquement
plombée par un martèlement dance, aussi fin que la démarche d'un
mammouth, un peu comme si un éléphant débarquait dans un magasin
de porcelaine (« Out of my body », « Hold On »).
Pourtant, parfois, le génie mélancolique d'Ashcroft réapparaît,
par intermittence, voire par accident (« They don't own me »,
« These People »), particulièrement en fin d'album
(« Picture of you », "Black Lines"). De quoi laisser des regrets…
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