Auteur de deux
albums gentiment décalés, d'inspiration cinématographique
pastichant les films d'action de série B (« Soundtrack from the motion picture », 2011) ou d'horreur de série Z
(« Arcane », 2013), Los Disidentes Del Sucio Motel change
d'approche pour ce troisième effort, le premier à sortir sur le
label américain Ripple Music. En effet, le quintet strasbourgeois
s'éloigne du stoner qui a fait sa réputation, et par conséquent
des influences blues et heavy 70s, au profit d'une démarche plus
sombre, creusant encore plus profondément son sillon heavy et son
déluge de décibels. Fini de rire pense-t-on à l'écoute du disque.
Intitulé « Human Collapse », que l'on pourrait traduire
par quelque chose comme effondrement humain, l'album met en son un
monde post apocalyptique se nourrissant des crises sociales et
environnementales traversées actuellement avec un réel sens de
l'angoisse qui trouve toute son expression dans l'impressionnante
« Border », une composition phare de ce nouvel album
décidément plus post/sludge que stoner. Mais lorsque le groupe met
la pédale douce cela donne de très belles choses également (cf.
« Community », « Rebirth »). Le groupe a
soigné ses effets, chaque son de guitare semble avoir été traité
avec un soin tout particulier, travaillé au corps par une section
rythmique au taquet (cf. l'intro de « Downfall », seul
titre ressemblant un peu de près ou de loin au LDDSM d'avant). Les
tempi sont lents et chaque attaque de guitare est empreinte d'une
lourdeur hypnotisante (« Determination »). Le chant à
deux voix, qui se répondent et se complètent, parachève
l'ensemble. L'auditeur est pantois, KO pour le compte. Le quintet a
débuté en pastichant le cinéma de Tarantino et de Robert
Rodriguez, maintenant, il met en décibels l'univers
post-apocalyptique de Mad Max.
Sortie le 9
septembre.
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