Pas évident de
suivre le parcours de Ty Segall, impliqué dans plusieurs groupes en
même temps, le Californien tourne au rythme insensé d'un album
minimum par an depuis 2007 et encore quand il est en petite forme…
Dieu merci, en ce moment Ty se sent bien et quand il est en grande
condition, le chef d’œuvre n'est jamais bien loin
(l'excellentissime album « Manipulator » sorti en 2014).
En matière de rock garage/psyché, difficile de trouver mieux en ce
moment. Ce nouvel effort voit Ty défricher de nouveaux territoires
tout en restant fidèle à son pré carré garage/psyché, à peine
une demie-gageure pour ce funambule du rock. Ce qui ne change pas,
les guitares, barrées, dingues et sauvages au risque de sombrer dans
le grand n'importe quoi dissonant (cf. la coda de « Californian
Hills »). Ça, on adore ! Mais Ty évolue dans son
écriture, se penchant sur une forme de pop frappadingue, agrémentée
d'arrangements baroques à grands coups de synthés et de guitares
triturées on ne sait trop comment (« Baby big man »). Et
ça, on adore aussi ! Plusieurs écoutes sont évidemment
nécessaires pour apprécier à sa juste mesure cette dinguerie rock
caractérisée. Plus d'une fois, l'auditeur risque de se retrouver
les bras ballants devant un tel déferlement de décibels
(« Diversion », « Breakfast eggs »), ne
sachant plus trop à quel saint se vouer. Mais la récompense se
trouve au bout de ce disque brillant. Un dernier petit mot pour
signaler qu'en ce moment, Ty Segall est accompagné sur scène d'un
groupe formidable, appelé The Muggers qui, au début de l'été, a
littéralement enflammé la Plage des Eurockéennes de Belfort à une heure du matin.
http://emotionalmugger.com/
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