Composé des frères Guillaume et
Maxime Chiasson, le duo Québecois Ponctuation sort son deuxième
effort. A l'instar du Nombre naguère, Ponctuation sort un album
(hélas) totalement improbable de ce côté-ci de l'Atlantique :
du rock garage, aussi furieux que n'importe quel groupe étasunien,
mais chanté en français. En résumé, l'album sent bon la
débrouille, un disque autant enregistré que bricolé avec les
moyens du bord. On imagine sans mal la fratrie se débattre au milieu
des câbles au fond d'une cave improbable ! Les influences
américaines de Ponctuation affluent tout au long de ce disque. D'un
côté un garage rock, speedé, furieux, d'obédience plus pop que
blues et mené tambour battant (« Météo », « Morts
et vivants », « La réalité me suffit)) à grands coups
de guitares déglinguées. De l'autre, un pyschédélisme ascétique
qui se distingue par un son assez sale (« L'idole »)
comme si le groupe prenait un malin plaisir à faire planer
l'auditeur en pleine zone de turbulences (l'instrumental « Peyotl
dominical »). Au niveau des paroles, le duo entretien le
mystère collant des mots surréalistes (« Mon corps est une
planète »), sur lesquels on n'a pas fini de s'interroger, aux
mélodies. Le tout forme un univers unique en son genre. C'est sur,
lorsqu'elle prend la forme d'un album aussi réussi, la réalité
nous suffit amplement à nous aussi.
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