Décidément, les pontes du label Luaka
Bop sont d'indécrottables têtes chercheuses. Après avoir exhumé
William Onyeabor il y a deux ans, ces derniers ont décidé de s'attaquer au cas Doug
Hream Blunt, notre curiosité du jour... Doug Hream Blunt, donc.
Infirmier le jour dans un hôpital de San Francisco, Blunt a débuté
dans la musique à l'age canonique de 35 ans en suivant des cours du
soir. Nous sommes à la fin des années 1980 et Blunt fait vivre son
projet artistique comme il peut, à la va comme je te pousse, donnant
des concerts acoustiques pour les malades de l'hôpital où il est
employé et casant son album « Gentle persuasion », chez
les disquaires locaux. Disque qui est, comme par miracle, en notre
possession aujourd'hui. Avec un parcours aussi atypique que le sien,
il est presque normal que Blunt propose une musique assez peu
orthodoxe. Enregistré dans un garage en compagnie de « non
musiciens », l'album sonne comme du bricolage rafistolé. Mais
avec un certain charme. Celui des synthés cheap (« Fly guy »)
et des soli de guitares sauvages et erratiques comme sur l'intro de
« Ride the tiger » ; voir complètements faux, cf.
« Gentle Persuasion », « Whiskey man ».
Cependant la pop ultra lo-fi, parsemée de funk de Blunt a du
panache. Lorsqu'il se concentre sur des rythmiques fortes (cf.
« Whiskey Man », « Break free ») Blunt
accroche l'oreille et séduit. Crooner égaré au fond du garage,
Blunt possède par ailleurs une voix charmeuse, et le falsetto d'un
Curtis Mayfield du pauvre. Les dix plages ici compilées nous font
partir à la découverte d'un univers frappadingue, marqué par les années 1990, attirant
immédiatement la sympathie. De là à crier au génie égaré...
Pour les amateurs de curiosités...
jeudi 29 octobre 2015
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