Déjà dix ans d'existence pour les
Parlor Snakes et seulement deux albums, comme si le groupe prenait
son temps, histoire de ménager son petit effet. Pour ce nouvel
effort, le quatuor Parisien s'est donné les moyens de ses ambitions
et a effectué le grand saut, direction New York City et le NYHED
Studio tenu par le légendaire Matt Verta Ray (Speedball Baby, Heavy
Trash). Et le pari est tenu haut la main tant Verta Ray a réussi a
extraire la substantifique moelle rock n'roll qui habite le groupe.
Dans les faits, Parlor Snakes ne s'éloigne jamais très loin de ses
deux poles d'attraction : d'un côté le rock n'roll, le blues
de l'autre. En résulte un album élégant aussi séduisant dans sa
face accrocheuse (le « We are the moon » d'ouverture,
« Watch me live », « Sure shot ») que dans
les morceaux plus lents et veloutés où la tension est soujacente
(cf. « Dirt to gold », « Fade in the light »,
« Strangers »). Le groupe est aussi impressionant qu'il
s'agisse de lâcher les chevaux ou de justement les retenir d'une
main de fer. Le quatuor a mis à profit son séjour chez Verta Ray,
puisant dans sa réserve d'instruments vintage pour y pêcher
quelques claviers qui s'intègrent naturellement dans le mix sans le
vampiriser. L'album est soigné dans les moindres détails, produit
au millimètre, regorge d'astuces que l'on découvre au fil des
écoutes (« Always you »). Et que dire enfin de la
chanteuse Eugénie Alquezar qui vocalise à tout va et dont la voix
griffe ou caresse suivant le contexte ? Enfin dans cet ambiance,
très analogique 60s/70s, un morceau étonne et tombe comme un ovni
dans la soupe : « Man is the night », où
l'influence de Kate Bush est pregnante. Comme quoi le groupe évite
la routine et aime la surprise. Classieux, vénéneux comme son titre
reptilien le suggère, gageons que le disque vieillira bien.
En concert le 29 avril à Paris (Divan
du Monde) avec The Craftmen Club (la soirée s'annonce immanquable !).
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