Accompagnée de son nouveau groupe,
Sallie Ford est apparue métamorphosée sur la scène du divan du
monde à l'occasion du festival les femmes s'en mêlent. Libre et
s'amusant à tâter de nouveaux instruments comme la basse et le
clavier. Une évolution dans la lignée de son dernier et excellent
album « Slap Back », moins marqué par le rockabilly et
plus proche du rock garage des années 60, claviers à l'appui.
Interview avec une artiste en pleine mutation...
Sallie Ford : C'est toujours moi,
il y a des choses qui ont changées et d'autres qui sont identiques.
Je me sens vraiment heureuse avec le nouveau groupe, on apprend
beaucoup en jouant avec de nouveaux musiciens. Elles sont excitées
par la tournée et cela apporte beaucoup d'énergie positive au
projet. J'ai toujours voulu explorer de nouveaux sons et apprendre de
nouvelles choses. Le changement le plus important concerne la
guitare. J'en joue beaucoup plus et en lead. J'ai découvert un
nouvel amour pour l'instrument. Maintenant j'ai envie d'apprendre
plein de nouveaux instruments. Je fais un peu de basse et de clavier
pendant le show. Je veux apprendre la batterie. Voilà, c'est ça la
nouvelle Sallie.
Tu n'as jamais vraiment aimé cette
étiquette vintage que l'on t'avait collé...
Sallie : Ce que je n'aimais pas,
c'est que l'on puisse penser que mon look avait une influence sur ma
musique. J'ai toujours eu des lunettes et des vêtements vintage,
comme beaucoup de monde à Portland. Bien sur, j'aime beaucoup les
anciens groupes et beaucoup de mes influences viennent du passé.
Mais j'ai toujours voulu faire quelque chose de neuf et d'unique, pas
de voir ma musique jugée suivant ma façon de m'habiller.
Tu utilises des claviers maintenant.
Quel influence a eu l'instrument sur ta musique ?
Sallie : Au début je voulais des
claviers parce que j'adore les années 1960, les orgues et les pianos
électriques. Mais le producteur avait une autre idée, des synthés
pour donner un son plus électronique. Cela crée un paysage
psychédélique.
Sur scène à Paris, tu avais l'air
très heureuse. Tu te sens plus heureuse maintenant avec ton nouveau
groupe ?
Sallie Ford : Oui. J'ai eu
beaucoup de temps libre l'année dernière. J'adore faire de la
musique et j'ai de la chance que cela soit mon job. Mais c'était
chouette d'avoir du temps de libre et ça m'a fait du bien. J'ai eu
une période très saine et j'ai essayé de m'améliorer, et c'est
peut-être ce que l'on voit maintenant sur scène ? J'essaye
d'apprendre à me débrouiller avec le fait d'être en tournée. Les
gens s'imaginent que tu fait la fête tous les soirs, mais c'est un
travail très dur, pour ton corps et ton esprit. J'essaye d'avoir une
approche différente.
Tu as l'air plus libre aussi...
Sallie Ford : Je crois que le
nouveau groupe a une liberté et une présence plus marrante sur
scène. Le mieux, c'est quand même d'être relax et de s'amuser sur
scène.
Ton nouveau son a l'air plus influencé
par le rock garage et les années 1960/1970. Tu es d'accord ?
Sallie Ford : Oui, mais il n'y a
pas que cela. C'est différent aux Etats-Unis et à Portland en
particulier où on s'amuse beaucoup à mélanger les genres. Je
préfère décrire ma musique avec des sentiments ou des chansons
plutôt que de parler de genres. Pour moi c'est difficile de décrire
ma musique, les gens écoutent et se font leur propre idée et c'est
tout.
Ta reprise de Nirvana sur scène est
très étonnante et réussie...
Sallie : Merci ! J'adore
Nirvana depuis mon adolescence. Je pense que tout le monde a un
sentiment nostalgique à leur égard. Même si c'était un groupe
grunge, tout le monde peut les apprécier. Et tout le monde peut
reprendre et s'approprier la musique de Nirvana. Kurt Cobain était
un songwriter incroyable. J'essaye d'écrire comme lui, ce genre de
bonnes chansons qui peuvent s'intégrer à n'importe quel genre.
Le guitariste Jeffrey Munger apportait
beaucoup d'influences country à ta musique. Elles sont toutes
remisées maintenant ?
Sallie Ford : Il m'a fait
découvrir plein de musiques différentes. J'ai écouté plein de
groupes incroyables, du surf et du garage des années 1960 avec lui.
Il a un petit côté country mais dans le fond c'est vraiment un mec
rock n'roll. Ca me manque de jouer avec lui.
C'était difficile de splitter The Sound Outside ?
Sallie Ford : C'était surtout
difficile de quitter Jeff. Il en avait marre de la vie en tournée.
C'était le membre du groupe le plus important, il m'a appris la
guitare. Celui avec qui la collaboration était la plus étroite. Il
n'aimait pas être en tournée, je peux le comprendre. Il voulait
aussi se consacrer à sa propre musique. Qui sait, j'arriverai
peut-être à le convaincre de faire un nouvel album avec moi un
jour ? Cependant je ne suis pas triste d'avoir élargi le cercle
de mes relations musicales et de jouer avec des gens différents. Tu
peux trouver une nouvelle magie quand tu collabores avec de nouvelles
personnes.
Propos recueillis par email le
01/04/2015
https://www.facebook.com/salliefordmusic
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