On commence par un énorme coup de cœur
pour le bluesman alsacien Thomas Schoeffler Jr, auquel il revient
d'ouvrir les festivités. Charismatique, Thomas introduit chaque
chanson avec un sens de l'humour sans pareil. Se présentant sur
scène avec pour seuls arguments sa guitare, son harmonica et une
impressionante capacité à battre le rythme du (ou des) pied(s), le
Strasbourgeois nous embarque dans son univers entre blues acoustique
et hillbilly. Surprenant d'aisance vocale l'Alsacien imite à la
perfection le phrasé et les intonations country : c'est simple
on se croirait en plein bayou poisseux ! A la guitare,
Schoeffler maîtrise également son sujet, ses accélérations sont
fulgurantes et son attaque nette et précise. Une petite discussion
impromptue d'après concert nous apprends que Thomas s'est converti
au Stoner depuis qu'il partage son studio de répétition avec Los Disidentes Del Sucio Motel. Est-ce de là que vient son attaque
diabolique de la main droite ? Mystère... En attendant l'auteur
de ces lignes est très content d'avoir trouvé un allié de poids
dans sa croisade pour la réhabilitation de la country dans notre
pays ! Un talent à suivre quoi qu'il en soit...
Il est environ 20h30 lorsque le duo
Mountain Men prend possession de la scène et on s'apprête alors à
vivre un grand moment de communion collective. Les Mountain Men sont
donc deux, à droite de la scène, assis, se trouve Mat, chanteur et
guitariste, frappant le rythme du pied avec autorité, très classe
dans son costume. A gauche, on retrouve l'harmoniciste Iano,
également en costume, pieds nus, faisant honneur à son surnom de
Barefoot Iano. La première chose qui frappe avec ce duo c'est
l'énorme complicité qui les unis, les regards se croisent, les
instruments dialoguent entre eux, ces deux là se sont bien trouvés.
Dans le duo, Mat incarne la force brute, sa voix porte, forte, ses
mains attaquent les cordes avec un sens acéré du rythme. Iano,
serait plutôt l'électron libre, qui tournicotte autour de son
micro, danse en faisant l'idiot et amuse la galerie avec son humour à
froid, un type loufoque, un peu perdu dans son monde. Les deux
partagent un sens de l'humour imparable et n'ont aucun problème à
se mettre le public dans la poche en vannant à tout va : « Il
y a des chansons qui te donnent envie de faire du foot. Tout à
l'heure on a écouté NRJ, wouah !». Leur univers musical est
beaucoup plus riche qu'il n'y paraît de prime abord. Majoritairement
acoustique, mais pas dépourvu d'électricité quand il le faut
(« Spoonfed », « Hellhole »). Ancré dans le
blues certes, mais un blues qui irait de Ray Charles (« Georgia
on my mind ») à Nirvana (« Smells like teen spirit »)
tout en reprenant « La valse bleue » en passant. Car
chaque reprise est marquée du sceau Mountain Men, totalement
réappropriée. C'est un grand groupe, pense-t-on, quittant la salle,
le sourire jusqu'aux oreilles... Superbe programmation pour une
chouette soirée.
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