Jeune quatuor parisien, Man is not a
bird sort son premier album au contenu à peu près aussi luxuriant
que la jungle figurant sur sa pochette. Rapidement, Man is not a bird
se révèle être un véritable cauchemar pour quiconque rêve de
caser les groupes dans des cases, car il est manifeste dès le titre
d'ouverture « Troglodyte », que si le quatuor ne rentre
dans aucune, il en remplit aisément plusieurs à lui tout seul. On
parle bien sur de rock au sens large du terme. Shoegaze ? Post
rock ? Métal ? Drone quelque chose ? C'est un peu
tout cela à la fois et dans le fond on a rarement entendu un
ensemble si disparate sonner aussi harmonieusement. Une attaque
démoniaque de guitare succède à un pont psychédélique mélodieux
presque progressif avant qu'une double pédale toute métallique ne
vienne semer le trouble. On pourrait citer les références par
pelletées mais dans le fond à quoi bon puisqu'il est évident que
les quatre musiciens ne souhaitent ressembler à personne. Le
corollaire de ce parti pris esthétique est de sortir un album
instrumental où quelques choeurs éthérés et autres extraits de
dialogues cinématographiques viennent remplacer le chant. D'une part
cela vaut largement des textes chantés dans un mauvais anglais et
par ailleurs, on ne voit pas trop comment le chant pourrait venir
s'incruster dans cette jungle de sons parfaitement agencée. Les
rares fois où les voix interviennent (« D.I.P. »,
« Running endlessly ») elles sont traitées comme des
instruments à part entière, les textes restant toujours plus ou
moins abscons, fantomatiques dans le fond du mix. Un peu comme si
l'essentiel était ailleurs. Impressionnant de maîtrise, le disque
se révèle être un festin pour les oreilles. Plusieurs écoutes
sont nécessaires pour en saisir toutes les nuances et les saveurs.
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