Mandole, Vielle à roue, flûte, chant
en occitan, avant même d'avoir écouté la moindre note de musique,
Dupain intrigue. Puis la surprise se transforme en fascination...
C'est en mettant la main sur Sorga, un recueil de poèmes signé
Maxence (Maxence Bernheim de Villers, 1958) que le chanteur Sam
Karpienia décide de redonner vie à son groupe Dupain, en sommeil
depuis une décennie, auteur de trois albums dans la première moitié
des années 2000. Alors surtout ne pas se laisser abuser par le côté
baroque voire expérimental de l'instrumentation. Car sans utiliser
la moindre note de guitare, le cœur de Dupain bat à un rythme on ne
peut plus binaire par le truchement d'une excellente section
rythmique sur le fil, constamment à l'épreuve du feu (François
Rossi à la batterie, Emmanuel Reymond à la contrebasse). Le souffle
puissant de la vielle à roue, comme un incessant bourdonnement
inquiétant, évoque des paysages escarpés sous un ciel d'orage,
noir de suie, avant que la pulsation rythmique ne déchire les nuages
telle la foudre. Parfois électrifiée (du moins nous semble-t-il) la
mandole remplace efficacement la guitare, a n'en point douter,
l'énergie de Dupain est rock, presque métal dans les passages les
plus intenses de ce disque sous haute tension. Et puis il y a la voix
du chanteur Sam Karpienia, gutturale, profonde, une voix de conteur
qui nous embarque même si on ne comprends pas un traitre mot de
l'occitan. Du rock ? Non, mieux que ça : Dupain !
lundi 6 avril 2015
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