mardi 20 janvier 2015

Pat O'May : « Behind the pics »



Contrairement à ce que son patronyme laisse supposer, le guitariste Pat O'May est Français, originaire de Rouen. On peut même dire que, actif depuis les années 1980, Pat est un des piliers de la scène Hard Rock hexagonale, un des ces soldats anonymes du rock n'roll, qui font leur chemin en dehors de toute considération commerciale, à la marge du grand public. Notre héros du jour s'est fait une spécialité de la fusion rock/celtique. Une sorte de Dropkick Murphy (moins punk toutefois), installé en Bretagne, à lui tout seul. « Behind the pics » est donc le neuvième album de Pat et c'est avec la promesse d'un bon moment en sa compagnie que l'on insère le disque dans le lecteur. Le titre d'ouverture « On the moor », déçoit pourtant, grandiloquent, limite pompier, l'amalgame avec le New Symphony Orchestra de Sofia ne se fait qu'imparfaitement. Ailleurs, par contre, Pat fait des merveilles : « No Religion » et « We can dance » sont sèches et bien envoyées, avec ce qu'il faut d'agressivité. L'instrumental « Michael's calling » fait office d'oasis acoustique, une douceur bienvenue, prouvant que le musicien est aussi à l'aise avec ou sans les watts. « My Hate » est une parfaite illustration des deux facettes de son talent, une douce intro folk avant un déchaînement de décibels. Notons au passage que ses cordes vocales sont à l'unisson de celles de sa guitare. Son art de la guitare, Pat la met au service de compositions solides, évitant ainsi l'écueil de la démonstration froide, sans quoi l'exercice se rêvelerait vain et décevant. Bien au contraire, Pat dévoile au fil des titres un songwriting fin et précis (« The Beast ») et des soli judicieux (« Little big horn »). Au final, l'album est rudement bien troussé et fera la joie de tous les nostalgiques du Hard Rock à l'ancienne ou de tout ceux qui aiment tout simplement la six cordes.


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