Orfèvre d'un folk délicat, l'Ecossais
Fraser Anderson sort de sa tanière pour enfin confier sa musique à
un label. Car loin d'être un débutant, Fraser, qui en 2002 a
supporté Chuck Berry le temps d'une tournée, en est à son
quatrième album. Et c'est un véritable talent, qui jusqu'ici a mené
sa barque avec la plus grande discrétion, que l'on s'apprête à
découvrir. Car « Little Glass Box » fait partie de ces
œuvres rares, d'une grande limpidité mélodique et d'une évidence
qui saute aux oreilles dès la première écoute. Un album qui ne
demande qu'à vous bercer. Ce disque, Anderson l'a conçu avec l'aide
de quelques musiciens légendaires comme le bassiste Danny Thompson
(John Martyn, Nick Drake) ou le pianiste électrique (spécialiste du
Fender Rhodes) Max Middleton (Jeff Beck, John Martyn). De ces
collaborations prestigieuses Fraser Anderson a tiré un album d'une
beauté intemporelle qui aurait pû sortir en 1972 comme il sort
aujourd'hui. Là ou tant d'autres s'échinent pour atteindre une
sorte de graal « vintage », Fraser Anderson décroche la
lune, l'air de rien, avec une déoncertante impression de facilité.
Cet effort n'est pas sans rappeler quelques grands anciens comme Nick
Drake, Richard Thompson, Martin Stephenson ou Al Stewart. Il y a, en
effet, quelque chose d'intrinsèquement britannique qui se dégage de
ces douze compositions, pourtant curieusement enregistrées dans le
sud de la France (le Languedoc). Un peu comme si, loin de chez lui,
Fraser avait recherché à recréer les vertes prairies et la roche
grise de sa terre natale. L'apport judicieux du Fender Rhodes et,
surtout, de la trompette apporte une note « jazz nocturne »
au folk fait d'arpèges délicats de guitares ou de banjo. Impression
jazz encore renforcée par le swing discret et léger de la section
rythmique batterie/contrebasse. Un magnifique album, futur compagnon
de vos nuits d'insomnies.
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