mercredi 20 août 2014

Black Lips : « Underneath the rainbow »



Formé au début des années 2000, Black Lips formation originaire d'Atlanta sort son nouvel album. Pour cet effort, le neuvième chapitre d'une carrière assez riche, le groupe sort les grands moyens confiant le bébé à une excitante doublette de producteur : Patrick Carney (le batteur des Black Keys) et Thomas Brenneck (Dap-Kings, Charles Bradley, Menahan Street Band), un des piliers du label Daptone que l'on a peu l'habitude de croiser dans le domaine du rock n'roll. En dépit du visuel de l'album qui les voit jouer aux gros durs, chaîne à la main, les Black Lips sortent ici leur album le plus accessible. Jouant dans la cour psychédélique/garage, le quatuor propose un disque dont l'horloge biologique serait bloquée en 1967 (malgré des paroles évoquant parfois les téléphones portables) quelque part entre les Sonics et le 13th floor elevator. Le groupe excelle dans des durées assez courtes (environ trois minutes) les guitares en avant dans une ambiance un peu bricolo ; plus d'une fois l'album donne l'impression d'avoir été enregistré dans une cave avec peu de moyens. Les amateurs de gros son et de productions léchées en seront pour leurs frais, cela contribue à rendre la chose sympathique. Parmi les réussites citons la grondante « Funny », le western « I don't wanna go home », la menacante « Dog Year » ou les bluesy « Boys in the wood » et « Do the vibrate » (qui rappelle un peu le thème de Peter Gunn). Si on ne s'ennuie pas vraiment, à la longue, le disque sonne comme une redite, moins réussie cependant, d'« Arabia Mountain » (leur album précédent). Un album honorable, mais en demi-teinte, doublé de cette incapacité récurrente à défendre ses chanson en concert (ce groupe est calamiteux sur scène) : Les Black Lips seraient-ils rentrés dans une immense zone grise ?



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