St. Vincent (Annie Clark pour l'état
civil) sort son quatrième album, éponyme comme s'il s'agissait
d'une nouvelle définition d'elle-même. Car au-delà de la musique,
St Vincent (ex-membre de The Polyphonic Spree) met en scène tout ce
qui concerne son art. Son look est particulièrement étudié, les
concerts, mis en scène à la seconde près, ressemblent à des
performances d'art contemporain. Le choix même de son patronyme est
évocateur, il s'agit d'un hommage au poète Dylan Thomas, décédé
à l'hôpital New-yorkais du même nom. On pourrait parler d'art
total, dont la musique ne serait qu'une composante. St. Vincent fait
partie de cette catégorie d'artistes qui ont un univers personnel,
modifié à chaque nouveau disque comme autant de nouvelles
incarnations. Bien évidemment, le nom de David Bowie s'impose en
premier lieu. Et la musique dans tout cela ? Très bien entourée
par deux excellents batteurs : Homer Steinwess (exceptionnel
batteur des Dap Kings ici utilisé dans un registre inédit) et
McKenzie Smith (Midlake), St. Vincent évolue dans un registre
pop/électro parfois un peu froid voire clinique (« I prefer
your love ») avec force claviers. « Digital Witness »
et « Every tears disappears » s'imposent comme les plus
addictives du lot. On pense à Kate Bush. Guitariste, non pas douée
au sens classique du terme, mais faisant sonner son instrument de
manière très personnelle, St. Vincent s'en donne ici à cœur joie.
Régulièrement ses compositions sont transpercées de giclées de
guitares acides (« Rattlesnake », « Birth in
reverse », « Regret ») sorties d'on ne sait où...
Cela n'a l'air de rien mais tout le charme de l'album vient de là,
de ces petites fissures, traces d'humanité, qui font irruption dans
un univers calculé à l'extrême. Une petite note de bordel
bienvenue.
En concert le 23 Août à Rock en
Seine.http://ilovestvincent.com/
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire