Alors que viennent les beaux jours, restons optimistes, il
est temps de dire au revoir aux salles de concerts pour profiter de la musique
en extérieur. Avant de sillonner les routes (enfin plutôt les voix ferrées) de
France pendant la saison des festivals, on va commencer par faire un petit
arrêt du côté du Parc Floral, où se tient tous les ans les Paris Jazz Festival,
des concerts gratuits, les week ends du juin et juillet avant que la musique
classique ne prenne le relais au mois d’août.
Samedi 22 juin : Le vent et la pluie qui s’invitent en
ce samedi après-midi ont au moins un mérite, celui d’éviter la foule.
D’ordinaire pris d’assaut au moindre rayon de soleil, le chapiteau balayé aux
quatre vents, est quasiment vide, pas de queue ni de file d’attente
interminable et pour les courageux mélomanes l’assurance d’avoir de bonnes
places. Le froid a du bon parfois. On commence avec une superbe révélation en
ce week end, les Nantais de Malted Milk. Empruntant autant au blues qu’à la
soul, la bande d’Arnaud Fradin propose un mélange détonnant. Du blues les
Malted Milk, gardent le touché de guitare, soli inspirés et le chant, assez
stupéfiant pour un Français, plein de feeling. La note soul, voire funky par
moment, vient de l’adjonction d’un orgue bien senti et surtout, des
cuivres : trompette et trombone. Ces derniers ajoutent une touche de peps
bienvenue et un sens du show incomparable. Homme talentueux, Arnaud Fradin est
aussi à l’aise en solo intégral laissant surgir une émotion qui prend aux
tripes. Entre autres vertus curatives, le blues de Malted Milk a le don de
réchauffer, magnifique découverte.
Dimanche 23 juin : Rebelote en ce dimanche après-midi,
un soleil toujours aussi timide, du vent, de la pluie et surtout du blues qui
réchauffe en compagnie du quintet de Jean-Jacques Milteau, renforcé, sur
quelques titres, pour l’occasion par une chorale de collégiens venus de Cachan.
Toujours aussi inspiré, l’harmoniciste revisite les musiques étasuniennes en
compagnie du guitariste Manu Galvin et des chanteurs Michael Robinson et Ron
Smyth, le showman invétéré. Le bassiste Gilles Michel et le batteur Eric Lafont
apportant la dose de groove nécessaire. Il est bien évidemment question de
blues, de soul music mais aussi de gospel, grâce à la chorale et il est amusant
de voir Michael et Ron se transformer en chef de chœur encadrant les enfants. Le
feeling et l’émotion sont présents à tout moments, lorsque JJ débute le concert
seul ou lors d’une reprise bien sentie du « For what it’s worth » de
Buffalo Springfield. Assurant la première partie le guitariste Mathis Haug est
venu taper le bœuf avec ses amis, distillant un solo inspiré sur sa superbe
Gibson Firebird. Il y a de l’espoir « We’re gonna make it » et une
bonne dose d’humour pince sans rire signé JJ, bref de quoi passer une belle
après-midi.
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