Réalisateur mélomane, Quentin Tarantino a toujours été
particulièrement attentif à l’aspect musical de son cinéma. Aussi, plutôt que
de confier les rênes à un compositeur sans être certain d’aimer le résultat de
son travail, Tarantino préfère piocher dans sa discothèque personnelle pour
accompagner ses images. Un travail d’archéologue, collectionneur de disques
invétéré, qui est devenu la spécialité de Sir Quentin à tel point que certaines
des BO ainsi composées sont devenues des albums cultes à leur tour. Son dernier
film en date, Django Unchained, disponible depuis peu en DVD et bluray,
n’échappe à la règle et Quentin nous convie une fois de plus à un savant
festival de sons, créant des passerelles entre les genres et les époques, un
peu comme une virée en bagnole en sa compagnie. Le tout entrecoupé, comme
toujours, d’extraits de dialogues du film. Inspiré ce coup ci par le western
spaghetti, comme il a pu l’être auparavant par la blaxploitation ou le film de
kung fu, c’est bien évidemment dans ce
matériau là que Tarantino a principalement pioché recyclant des thèmes
chipés aux compositeurs Luis Bacalov, Riziero Ortolani ou Ennio Morricone
(c’est une autre de ses spécialités piquer la musique d’autres films pour la
mettre dans le sien). Un petit tour par le folk/country 70s via Jim Croce et on
se retrouve en plein gangsta rap avec les titres de Rick Ross et 2Pac (ce
dernier étant décédé depuis pratiquement 20 ans). La soul, d’obédience plutôt
contemporaine, n’est pas non plus absente des débats : le très joli duo
Anthony Hamilton/Elayna Boynton et l’excellent single « Who did that to
you ? » de John Legend que l’on a entendu un peu partout depuis la
sortie du film. Le mélange est décapant, le grand écart plutôt habile. C’est
tout le talent de Quentin Tarantino que de se faire rencontrer les extrêmes.
Une fois de plus le tour de passe-passe fonctionne.
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