Si la musique est un voyage, alors ouvrez grand les oreilles
car c’est à une épopée peu commune, au cœur du son, transcendant les époques et
les influences que nous convie Yann Destal. L’album s’ouvre avec les accords
folk de « Let me be mine » et déjà la voix de Yann ne demande qu’à
s’envoler, s’élevant avec grâce, visitant des hauteurs dignes de Jeff Buckley.
Et ce ne sont là que les prémices de la déflagration à venir. Car peu à peu, au
fil des titres, Yann Destal, comme en apesanteur, se libère une à une de ses
contraintes, atteignant des hauteurs folles. Les influences premières de
l’artiste semble se situer dans les années 1970 : « You know
me », superbe, la psyché/prog « Walk with me » (Pink Floyd est
tout proche) et la très zeppelinienne « Feel it » mettent les
guitares en avant, et jouent ouvertement la carte d’un gros son rock ;
pourtant la voix toujours sur le fil de Yann apporte un surplus de sensibilité
et de fragilité à l’ensemble. Et ce n’est pourtant que la partie visible de
l’iceberg qu’est en vérité la musique de Yann Destal. « Rise and
fall » est pleine de délicatesse folk et « You look like heaven »,
plus 80s, rappelle qu’avant d’être un chanteur rock/folk Destal a eu une
première vie musicale, plus électro, au sein de son ancien groupe Modjo.
Soigné, jusque dans les moindres détails, produit avec beaucoup de soin,
l’album est d’une richesse telle (les arrangements particulièrement) qu’une
seule écoute ne suffit pas pour en saisir toutes les nuances. C’est au
contraire une œuvre qui demande du temps, dévoilant avec parcimonie tous les
trésors cachés en son sein, une écoute après l’autre. C’est surtout un disque n'ayant pas peur de regarder les anglo-saxons droit dans les yeux et qui rayonne d’une ambition rare dans notre hexagone. Recommandé.
lundi 10 juin 2013
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