mercredi 12 juin 2013

Andrew Strong



Le temps a passé, on avait fini par l’oublier un peu. Grande révélation (vocale) de l’excellent film « The Commitments », réalisé par Alan Parker, Andrew Strong avait cassé la baraque dans le rôle de Deco. Après quelques albums studio n’ayant pas rencontré le succès escompté, Andrew Strong a chanté un peu partout dans le monde, sauf en France ou a pourtant été enregistré ce nouvel album live en forme de come-back après être retombé dans l’anonymat. Pour son retour, Andrew pioche dans le très classique répertoire soul et rock des années 1960 et 1970 (« Fire », « Born to be wild » etc…). Le timbre de gorge, n’a pas souffert avec les années, profond et grave, magnifique. Les versions présentées ici sont très fidèles aux originales, en dépit d’une collaboration plutôt sympa et réussie avec l’harmoniciste Nico Wayne Toussaint sur « I heard it through the grapevine » (Marvin Gaye). Pas de surprises ni bonnes ni mauvaises. Seulement déjà entendu mille fois malgré tout le talent des participants. Si le talent vocal pur d’Andrew Strong est intact, la façon dont ce dernier gère sa carrière laisse un peu dubitatif. Il est quelque part pathétique d’entendre ce bon vieil Andrew, 22 ans après, s’époumoner sur les sempiternelles « Mustang Sally », « Hard to handle », « Soul man » et autres « Midnight hour». Le tout laisse une impression mitigée, plutôt que de réinterpréter les classiques, Andrew Strong aurait du devenir un classique lui-même. Son immense talent naturel aurait du lui permettre de viser beaucoup plus haut. On rêve de ce qu’il aurait pu produire encadré par un Jack White, un Dan Auerbach ou un de ces labels new-yorkais branchés sur la soul vintage. Pour l’instant il faudra se contenter de ce disque, pas mauvais du tout au demeurant. Vous l’aurez compris, pour le répertoire original on repassera, mais pour quiconque souhaite passer une soirée soul/rock n’roll à l’ancienne en compagnie d’un chanteur extraordinaire, c’est parfait.


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