vendredi 30 mars 2007

Popa Chubby plays Jimi Hendrix, Le Bataclan, 28 mars 2007.


Il y a des soirs comme ça, où la vie est mal faite, pas bien calculée. Ce mercredi soir on a le choix entre voir Popa Chubby (oui mais dans un concert hommage au grand Jimi Hendrix et ça change tout) ou alors Sharon Jones & the dap-kings (qui sera soit dit en passant l’invitée de l’émission la musicale sur canal + le vendredi 20 avril prochain), pas facile comme choix, cornélien même.

La façade du Bataclan a été repeinte dans des couleurs vives et psychédéliques, jaune, orange et rouge qui contrastent avec les autres façades, sobres, du boulevard Voltaire. Ca me rappelle les maisons victoriennes de Haight Street à San Francisco que je n’ai pas revu depuis plus de deux ans. Souvenirs, souvenirs… Le Bataclan a une configuration similaire à celle de la cigale avec une fosse et un balcon. Le bar est au fond, les fauteuils sont rouges. Un rideau de velours rouge encadre la scène. Cette très vieille et chouette salle a été refaite à neuf il y a une dizaine d’années maintenant.

Le personnage de Popa Chubby, sa sale habitude d’en faire des tonnes et ses majeurs tendus éparpillés en pagaille, m’a toujours agacé. Suis-je, ce soir, venu voir Popa Chubby ou bien alors écouter la musique de Jimi Hendrix ? J’aurai un premier élément de réponse dès le premier morceau « Hey Joe ». Chubby fait de son mieux pour essayer d’imiter le jeu de Jimi mais garde son sens de l’attaque. Plus punk que blues. Beaucoup plus agressif que Jimi. Les chansons sont beaucoup plus longues, autour des 10 minutes, Chubby partant dans des solis, longues dérives psychédéliques, à la limite de l’indigestion. Pour schématiser Popa brode autour du canevas tissé par la section rythmique, basse et batterie, qui reste très fidèle à l’original. Je décolle de la fosse dès le deuxième titre, le trippant « Who Knows » (de l’album Band of Gypsys). Avec l’odeur de l’encens qui brûle sur le côté gauche de la scène, j’ai l’impression d’être au Fillmore West ou à l’Avalon Ballroom de San Francisco en plein summer of love. Chubby quitte la scène un temps laissant le champ libre au bassiste et au batteur qui prennent à leur tour un solo. Avec tous ces soli, je ne sais même plus de quel morceau il s’agit… Quand il revient Chubby, obèse et épuisé, joue assis de sa stratocaster dorée à paillettes. On le voit à peine de la fosse. Malgré ces réserves, le plaisir d’entendre pour la première fois en live ces « little wing » et autres « foxy lady » pendant 2h30 de show a été le plus fort.

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